Paris espère vendre trois frégates de défense aérienne au Qatar

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Pour son 13e déplacement au Qatar, ce 29 mars, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian a visité le salon de l’armement naval DIMDEX (Doha International Maritime Defense Exhibition) et soutenu les exposants français.

Alors que, en France, certaines voix dénoncent cette proximité de Paris avec Doha (et aussi Riyad) en raison du rôle qui lui est donné dans le financement du terrorisme, le ministre français a, en revanche, raffirmé le statut de « partenaire stratégique » de l’émirat, lequel a d’ailleurs commandé 24 avions Rafale en 2015.

« Le Qatar est un partenaire stratégique de la France. Il ne faut pas mégoter sur les mots (…) Notre relation avec le Qatar est globale », a en effet affirmé, en marge du salon DIMDEX, M. Le Drian.

« Parfois, certains s’interrogent, même dans le discours public (…) Il faut que les relations soient d’une très grande franchise. Et elles le sont », a aussi affirmé M. Le Drian, au sujet, justement de ces accusations de connivence avec Daesh portées contre l’émirat.

Cela étant, l’objectif de la délégation française est de convaincre Doha d’acquérir trois frégates multimissions Extended Range (FREMM ER), une version imaginée en 2012 par DCNS pour des missions de défense aérienne et de défense anti-missile balistique.

L’acquisition de frégates – ou de corvettes – dotées de capacités antimissiles est une priorité pour le Qatar, dont les forces navales sont très modestes alors qu’il leur revient de protéger une plateforme gazière offshore, dans un contexte régional tendu.

Seulement, DCNS n’est pas le seul candidat en lice : l’italien Fincantieri est aussi sur les rangs. Et, ces derniers mois, Rome n’a pas ménagé ses efforts pour tenter de remporter ce contrat. La décision de Doha sur ce dossier est attendue d’ici l’été prochain afin de permettre la livraison des navires en 2021, soit un an avant la coupe du monde de football que le Qatar doit accueillir.

En outre, la vente de FREMM ER au Qatar serait susceptible d’intéresser la Marine nationale, qui doit, à terme, disposer de deux FREMM avec des capacités de défense aérienne accrues (FREDA) et des moyens de détection plus puissants, notamment avec le radar Sea Fire 500 de Thales.

Par ailleurs, le prix du pétrole s’étant effondré, l’émirat n’a plus les coudées franches pour mener de front tous les programmes destinés à moderniser ses forces armées. Aussi, le contrat portant sur l’acquisition de 22 hélicoptères NH-90, annoncé en 2014, est toujours dans l’attente d’être signé.

Photo : FREMM Aquitaine [archive]

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