Des essais « non demandés » seraient à l’origine de certains problèmes de l’A400M Atlas

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Extraction de charges lourdes par la rampe arrière, parachutage par les deux portes latérales, autoprotection contre les missiles de courte portée à guidage infrarouge, ravitaillement en vol des hélicoptères… Telle était la liste des problèmes rencontrés par l’avion de transport A400M « Atlas » dressée en mai dernier par Laurent Collet-Billon, le Délégué général pour l’armement (DGA), qui semblait alors un peu « agacé » par ces contretemps.

Pourtant, l’Office national d’études et de recherches aérospatiales (ONERA) avait mené, jusqu’en 2007, plusieurs campagnes d’essais, notamment en soufflerie, pour valider la conception de l’A400M.

« La problématique aérodynamique a nécessité un effort expérimental très important qui n’avait pas été nécessaire sur d’autres programmes. Le problème d’interaction entre l’hélice, le moteur, le fuselage , la pointe arrière et la voilure est en effet difficilement accessible par le calcul, du moins pas avec la précision requise. Le comportement des entrées d’air des moteurs en présence des hélices a également été évalué, ainsi que les performances des tuyères », explique le centre de recherches sur son site Internet.

« Nous avons fait beaucoup de choses sur l’A400M par le passé, y compris des essais en soufflerie, en raison des interrogations légitimes sur la motorisation particulière de cet appareil. Ces essais ont tout de même fait apparaître que certains éléments avaient été sous-dimensionnés : je pense par exemple à la pointe arrière de l’appareil qu’il a fallu renforcer d’un facteur deux », a confirmé Bruno Sainjon, le président-directeur général de l’ONERA, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, la semaine passée.

Pour autant, certains soucis rencontrés actuellement par l’avion de transport d’Airbus n’ont donc pas pu être réglés lors de ces campagnes d’essais. « Comment se fait-il que l’on rencontre encore des problèmes aujourd’hui? Est-ce que certains problèmes n’ont pas été détectés à l’époque? », a ainsi demandé M. Sainjon, avant d’y répondre par l’affirmative.

« La réponse est positive, parce que les essais correspondants n’ont pas été demandés », a-t-il en effet reconnu. « De son côté, l’ONERA n’a sans doute pas été suffisamment force de proposition », a-t-il aussi déploré.

En attendant, et alors que l’armée de l’Air a commandé deux KC-130J afin de pouvoir ravitailler en vol ses hélicoptères, Airbus continue de chercher une solution pour doter l’A400M de cette capacité, pourtant prévue au cahier des charges de cet avion.

« J’étais hier au Fauga pour assister à la campagne d’essais que nous conduisons pour le compte d’Airbus afin de voir si nous pouvons apporter des solutions à la question du ravitaillement en vol des hélicoptères par l’A400M », a ainsi affirmé M. Sainjon.

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