Une seconde participation de la marine chinoise à l’exercice international RIMPAC n’est pas acquise

rimpac-20160323En 2014, pour la première fois, la marine chinoise avait été invitée à participer à l’important exercice aéronaval Rim of the Pacific (RIMPAC) organisé tous les deux ans depuis 1971 par l’US Pacific Command. Et cela, alors que, les mois précédents, les incidents avec le Japon au sujet des îles Senkaku (revendiquées par Pékin et Tokyo) avaient été nombreux, sans compter d’autres frictions en mer de Chine méridionale, notamment avec le Vietnam et les Philippines.

Cette invitation adressée à la marine chinoise visait alors à réduire les tensions afin d’éviter de possibles malentendus en apprenant à mieux se connaître. Toutefois, cela n’empêcha pas Pékin de déployer un navire espion, le Beijixing, non loin d’Hawaï, c’est à dire près de la zone où devait se dérouler RIMPAC 2014 et donc à proximité du groupe aéronaval américain formé autour du porte-avions USS Ronald Reagan.

Seulement, cette participation chinoise à RIMPAC 2014 n’a pas pour autant fait baisser la tension dans la région, les incidents navals ayant été même plus nombreux que par le passé.

La raison vient en partie des travaux importants menés par Pékin pour aménager plusieurs récifs des archipel Spratleys et Paracel à des fins militaires, dans le but de contrôler la mer de Chine méridionale, dont la quasi-totalité de la superficie est revendiquée par le gouvernement chinois. Cette politique est contestée par les pays de la région, soutenus par l’Australie et les États-Unis (mais aussi la France), qui y voient une volonté de porter atteinte à la liberté de navigation dans cette zone, carrefour de voies maritimes commerciales très fréquentées.

Aussi, une présence chinoise à l’édition 2016 de RIMPAC est encore loin d’être acquise, même si la composante navale de l’Armée populaire de libération (APL) serait très intéressée par une seconde participation.

Les Chinois « ont une invitation pour RIMPAC » mais « nous continuons de la ré-examiner », a ainsi affirmé Ashton Carter, le secrétaire américain à la Défense, lors d’une audition devant la commission des Forces armées de la Chambre des représentants.

« Notre stratégie dans la zone Asie Pacifique est de n’exclure personne », a souligné M. Carter. « Mais la Chine est en train de s’isoler elle-même dans la région, poussant vers les Etats-Unis bon nombre de pays voisins », a-t-il ajouté.

« Nous sommes constamment en train de ré-évaluer la position à adopter sur une participation chinoise à RIMPAC », a encore insisté le chef du Pentagone.

L’exercice RIMPAC 2016 aura lieu en juin et en juillet. Il y a deux ans, il avait mobilisé une cinquantaine de navires de surface, 6 sous-marins, 200 avions et 25.000 militaires. La Marine nationale y avait participé avec la frégate de surveillance Prairial.

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