Au moins 40 jihadistes mis hors de combat après un raid américain au Yémen

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Cela fait maintenant longtemps qu’al-Qaïda a pris racine au Yémen. Mais, avec le chaos qui règne dans ce pays, où une coalition arabe est intervenue pour soutenir le président Rabbo Mansour Hadi face aux troupes de son prédécesseur, Ali Abdallah Saleh, alliées aux rebelles Houthis, appuyés par l’Iran, l’organisation jihadiste en a profité pour étendre son influence. Qui plus, elle est désormais concurrencée par l’État islamique (EI ou Daesh) dont les effectifs ne cessent de croître.

« AQPA [al-Qaïda dans la Péninsule arabique, ndlr] et l’EI sans doute les principaux bénéficiaires de la guerre » au Yémen, a ainsi estimé un récent rapport de l’International Crisis Group (ICG).

Ces deux organisations, qui combattent à la fois les Houthis et le gouvernement yéménite (qualifié d’apostat), ont « déployé leurs combattants dans les territoires laissés vacants » par les deux camps, prévient encore le document. Et d’ajouter : « Des armes et des ressources destinées aux anti-Houthis ont fini entre les mains d’AQPA et de l’EI, une tendance qui devrait se poursuivre si les Houthis battent encore en retraite. »

Par le passé, AQPA, laissée relativement tranquille par une armée yéménite en manque de moyens, avait pris le contrôle de la province d’Abyane en 2011 avant d’en être chassé un an plus tard.

Mais l’organisation jihadiste n’en a pas abandonné pour autant sa stratégie de territorialisation puisque, en avril 2015, elle a conquis Moukalla, le chef-lieu de la province d’Hadramout, à partir de laquelle elle cherche à reprendre pied à Abyane et dans les provinces voisines de Kahj et de Chabwa. En outre, elle est aussi présente à Aden, la deuxième ville du pays où la branche yéménite de l’EI est aussi très active.

Aussi, et malgré les frappes ciblées réalisées par l’aviation américaine contre ses principaux cadres, AQPA est « aujourd’hui plus puissante que jamais », note le Soufan Group, une société spécialisée dans le renseignement et dirigée par un ancien du FBI. Ce qui laisse craindre la planification d’attaques en Europe et aux États-Unis… Pour rappel, cette organisation a revendiqué l’attentat contre la rédaction de Charlie Hebdo.

C’est donc dans ce contexte qu’un camp d’AQPA a été visé par des frappes américaines, le 22 mars, lesquels auraient fait au moins 40 tués dans les rangs jihadistes.

« Tôt ce matin, l’armée américaine a mené une frappe aérienne contre un camp d’entraînement d’al-Qaïda dans la péninsule arabique au Yémen », a en effet annoncé Peter Cook, un porte-parole du Pentagone, via un communiqué.

« Les forces américaines évaluent encore le résultat de ce bombardement mais notre premier bilan est que des dizaines de combattants d’AQPA ont été supprimés du champ de bataille », a-poursuivi le porte-parole, sans donner la localisation de l’objectif visé ni de précisions sur les moyens engagés pour ce raid.

« Cette frappe porte un coup à la capacité d’Aqpa d’utiliser le Yémen comme base pour des attaques contre des Américains et illustre notre engagement à vaincre Al-Qaïda et à le priver d’un havre sûr », a encore fait valoir M. Cook.

Le raid a visé un camp d’AQPA situé à Hajr, à l’ouest de Moukalla. « Au moins 40 combattant d’al-Qaïda ont été tués et 25 autres blessés dans la frappe aérienne », a indiqué un responsable yéménite.

Ce bilan a été confirmé à l’AFP par une source tribale. « Les morts et les blessés étaient de nouvelles recrues qu’al-Qaïda formait dans le camp », a-t-elle dit, ajoutant que d’autres « combattants » avaient réussi à échapper aux frappes.

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