Une milice chiite soutenue par Téhéran menace les soldats américains déployés en Irak
Le 19 mars, le sergent-chef Louis F. Cardin, du corps des Marines, a été mortellement touché par des tirs de roquettes sur a base de Makhmour, située au sud-est de Mossoul, ville tenue par Daesh (État islamique ou EI). Ce sous-officier avait été affecté depuis environ une semaine, avec sa compagnie, auprès des forces kurdes pour une mission de conseil.
Mais, détail qui a son importance, ce soldat de l’USMC appartenait à la 26th Marine Expeditionary Unit (MEU), qui compte 2.200 soldats et dispose de ses propres appuis. Cette dernière, d’après un responsable militaire américain, a ainsi envoyé une compagnie à Makhmour depuis l’Amphibious Ready Group « Kearsarge », qui compte trois navires (les USS Kearsarge, l’USS Arlington et USS Oak Hill).
Reste que le déploiement d’unités du corps des Marines près de Mossoul ne plaît pas à la milice chiite irakienne « Asaïb Ahl al-Haq » (ligue des vertueux), décrite par Historicoblog comme étant une « véritable tête de pont de l’Iran en Irak depuis 2006. »
« Si l’administration américaine ne retire pas ces forces immédiatement, nous les traiterons comme une force d’occupation », a ainsi prévenu cette milice via al-Ahd, sa chaîne de télévision. « Les forces d’occupation tentent à nouveau de restaurer leur présence dans le pays sous prétexte de combattre Daesh, leur propre création », a-t-elle ajouté.
Entre 2006 et 2011, cette milice chiite a été l’un des bras armés de la force al-Qods des gardiens de la Révolution iranien contre les forces américaines en Irak (au moins 6.000 attaques lui ont été attribuées selon l’Institute for the Study of War). Par la suite, elle a envoyé des combattants en Syrie, aux côtés des troupes de Bachar el-Assad. Accusée d’exactions contre les sunnites, cette formation aurait aussi fourni des hommes à Nouri al-Maliki, l’ancien Premier ministre irakien, dont l’attitude a indirectement favorisé l’essor de Daesh.
