La marine allemande a porté secours à 615 migrants en détresse au large de la Libye

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Depuis octobre 2015, l’opération navale européenne Sophia, lancée pour lutter contre les passeurs de migrants qui opèrent depuis le littoral libyen, est entrée dans sa phase 2, laquelle autorise les navires qui y sont engagés à aborder et à contrôler toute embarcation suspecte en Méditerranée centrale, dans les limites du droit maritime international.

« Depuis son lancement l’opération a permis de marquer des premiers points, notamment en déniant aux réseaux criminels leur liberté de manœuvre dans les eaux internationales. Nous progressons dans la bonne voie et il faut maintenant continuer en se donnant la possibilité d’agir au plus près des réseaux criminels, dans les eaux territoriales puis sur la bande côtière », expliquait récemment le contre-amiral Hervé Bléjean, l’ex-numéro deux de l’opération Sophia.

Seulement, on n’en est pas encore là : pour passer à cette nouvelle phase, il faudrait l’accord d’un gouvernement libyen d’unité nationale qui peine à être installé à Tripoli. Et cela alors que l’arrivée des beaux jours va relancer significitavement les départs depuis les côtes libyennes.

D’autant plus que les passeurs se sont rapidement adaptés à la phase 2 de l’opération Sophia. Comme l’avait souligné le contre-amiral Bléjean lors d’une audition au Sénat, en décembre 2015, les trafiquants évitent désormais de s’aventurer au-delà des eaux territoriales libyennes et font en sorte de déclencher des opérations de sauvetages de migrants à la limite des eaux internationales.

« Le sauvetage des migrants se fait à 90 % dans une zone qui touche les eaux territoriales libyennes. (…) Les passeurs n’organisent plus désormais de traversée jusqu’en Italie, mais une opération massive de sauvetage en mer, qui leur évite d’avoir à fournir suffisamment d’essence ou de nourriture pour gagner l’Italie », avait en effet fait valoir le contre-amiral Bléjean.

Et c’est ce qu’il s’est passé le 15 mars. Et c’est ce qu’il se passera encore tant qu’il n’y aura pas de feu vert de donné à l’opération européenne pour intervenir sur le littoral libyen.

Ainsi, la marine allemande a annoncé avoir sauvé 615 migrants en détresse au large de la Libye, grâce à l’intervention du navire de ravitaillement FGS « Frankfurt-am-Main ». Les naufragés, qui avaient pris place à bord de 4 canots pneumatiques avant d’être récupérés, ont été conduits à Pozzallo, en Sicile.

Au total, rien que pour la journée du 15 mars, 951 migrants en détresse ont été secourus, dont 227 par la marine italienne.

Le flux migratoire qui transite par la Libye est constitué aux deux tiers de migrants économiques originaires d’Afrique de l’Ouest, les autres, venus d’Érythrée et de Somalie, étant considérés comme des réfugiés.

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