Un chalutier chinois coulé par les garde-côtes argentins

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Les garde-côtes argentins n’ont pas l’habitude de plaisanter. En 1986, le chalutier taïwanais Chian Der 3 avait été envoyé par le fond par un patrouilleur de la Prefectura Naval Argentina alors qu’il naviguait dans une zone chevauchant la zone économique exclusive argentine et celle des îles Falkland (Malouines), sous autorité britannique.

La semaine passée, signe qu’il ne faut toujours pas jouer au plus malin dans les eaux territoriales de l’Argentine, un chalutier pêchant illégalement au large de la péninsule de Valdès a été la cible de tirs venant des garde-côtes argentins… Mais, a priori, cet avertissement n’aura pas été assez dissuasif.

En effet, le 15 mars, la Prefectura Naval Argentina a indiqué avoir coulé le Lu Yan Yuan Yu 010, un chalutier chinois. Ce dernier, a-t-elle expliqué, « a été détecté » par la base navale de Puerto Madryn alors qu’il pêchait illégalement » au large de la Patagonie, dans les eaux territoriales argentines. Et d’ajouter : « Le navire en infraction a tenté d’entrer en collision avec les garde-côtes (…). L’ordre de tir a été donné, causant des avaries ».

En outre, la Prefectura Naval Argentina a assuré que des sommations avaient été faites avant l’ouverture du feu. « Le capitaine [du chalutier chinois, ndlr] n’a stoppé les moteurs que lorsque le bateau a commencé à couler, l’équipage a pu quitter le navire », a-t-elle précisé.

La Chine n’a pas tardé à exprimer ses « sérieuses inquiétudes » après le naufrage du Lu Yan Yuan Yu 010 et à demander une « enquête approfondie ». Par ailleurs, Pékin a exhorté Buenos Aires à prendre « toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité de l’équipage chinois, respecter leurs droits légitimes et faire en sorte d’éviter que des incidents similaires se reproduisent à l’avenir ».

La Prefectura Naval Argentina est un service du ministère argentin de la Sécurité. Force de nature militaire, elle entretient des rapports fonctionnels avec celui de la Défense. Créée en 1810, elle compte actuellement environ 28.000 personnels qui mettent en oeuvre une flotte relativement importante de patrouilleurs et de vedettes rapides ainsi qu’une douzaine d’aéronefs.

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