Plusieurs généraux polonais ont soudainement remis leur démission

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Les forces armées polonaises sont manifestement en crise : ces derniers jours, au moins cinq de leurs généraux ont soudainement remis leur démission. L’information a été confirmée le 4 mars par Szczepan Gluszczak, le porte-parole du commandement général, qui n’a précisé ni leur noms, ni leur fonctions.

Mais, selon la presse, le général Ireneusz Bartniak, le chef d’état-major du Commandement général, ferait partie des démissionnaires. Les forces terrestres et navales seraient également affectées par cette vague subite de démissions.

Ce qu’a indirectement confirmé le ministère polonais de la Défense, qui a annoncé de nouvelles nominations dans un communiqué publié ce 5 mars. Ainsi, l’on apprend que le général Michael Sikora a été nommé chef d’état-major du Commandement général des forces armées.

Les motifs de ces départs volontaires ne sont pas clairs. Toutefois, le vice-ministre polonais de la Défense, Bartosz Kownacki, a déclaré, selon l’agence PAP, que « l’armée et l’image de la Pologne sont plus importantes que des jugements politiques. »

« Nous avons devant nous Anaconda et le sommet de l’Otan à Varsovie, et voici des commandants de navires qui fuient leur bâtiment », a dénoncé M. Kownacki.

En juin, l’exercice Anaconda-16 va réunir, en Pologne, plus de 25.000 soldats de l’Otan, dans un contexte marqué par des relations tendues avec la Russie depuis l’annexion de la Crimée, en mars 2014. Ces manoeuvres seront suivies par un sommet de l’Alliance atlantique, qui se tiendra à Varsovie les 7 et 8 juillet prochains.

Cette réunion sera importante pour la Pologne et les pays baltes, dans la mesure où elle portera notamment sur la stratégie qu’entend suivre l’Otan sur son flanc oriental.

Pour l’ancien ministre de la Défense, Tomasz Siemoniak, désormais membre de l’opposition, ces démissions de généraux ne sont que le « début d’une avalanche » car, a-t-il estimé, « l’ambiance est très mauvaise dans l’armée ».

Comme l’a sous-entendu Bartosz Kownacki, ces départs auraient donc des motivations politiques. Selon la presse polonaise, ils s’expliqueraient en partie par le projet du ministre de la Défense, Antoni Macierewicz, de lancer une « chasse aux sorcières » en bridant la carrière des militaires engagés avant la chute du communisme et/ou formés en Union soviétique.

Photo : Le ministre Antoni Macierewicz avec le nouveau chef d’état-major du Commandement général des forces armées

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