Dans l’attente de l’hélicoptère interarmées léger, la Gazelle devra tenir encore 15 ou 20 ans

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Quand, en 2031, un jeune pilote de l’Aviation légère de l’armée de Terre (ALAT) verra un hélicoptère Gazelle, il pourra se dire qu’il a devant lui une pièce de musée.

Car, comme l’a indiqué le général Charles Beaudouin, directeur de la section technique de l’armée de terre (STAT) lors d’une audition à l’Assemblée, cet appareil, dont les premiers exemplaires sont entrés en service au début des années 1970, devrait rester opérationnel « encore pendant quinze à vingt ans, dans l’attente de la livraison des premiers hélicoptères interarmées légers (HIL) ».

Du coup, il va falloir traiter les « obsolescences » des Gazelle pour qu’ils puissent encore voler pendant ces 15 ou 20 prochaines années. Un « projet » sera donc soumis à cette fin dans « les prochains mois » à l’État-major de l’armée de Terre (EMAT) par le général Beaudouin. Mais d’autres hélicoptères, aussi anciens, sont concernés.

Outre les Gazelle, le HIL remplacera « les Alouette III de la marine, les dernières au monde utilisées par notre marine sur le porte-avions, des Fennec, des Dauphin et des Puma qui, pour ces derniers, ont plus de trente ans d’âge », a énuméré le directeur de la STAT. « Le besoin est actuel mais, l’opération ayant été reportée, nous allons appliquer des « patchs » sur les hélicoptères pour qu’ils puissent tenir », a-t-il ajouté.

S’agissant plus particulièrement des Gazelle, il s’agira de leur donner des capacités ISR (Intelligence, Surveillance, Reconnaissance) et de les doter de blindage. Du moins, c’est ce qu’avait affirmé le général Olivier Gourlez de La Motte, le commandant de l’ALAT, dans un entretien accordé à Air&Cosmos.

Reste à voir ce que sera cet HIL… « Le défi majeur consiste à chercher à remplacer des hélicoptères qui sont aussi légers que la Gazelle et aussi lourds que le Puma par un seul hélicoptère », a expliqué le général Beaudouin.

« Nous sommes dans une phase du programme guidée par un objectif d’état-major; le choix reste ouvert. Va-t-on opter pour cet hélicoptère parfait, à mi-chemin entre le Puma et la Gazelle ou pour deux flottes d’hélicoptères? La question reste à trancher », a résumé le directeur de la STAT. En outre, il faut aussi composer avec les besoins propres du Commandement des opérations spéciales (COS). « Des réunions seront conduites dans les prochains mois par les trois armées sous l’égide de l’EMA afin de statuer », a précisé le général Beaudouin.

Toutefois, un hélicoptère pourrait répondre aux spécifications définies pour le HIL. Le commandant de l’ALAT a ainsi évoqué le H-160 d’Airbus Helicopters.

Pour l’ALAT, le HIL « doit être un hélicoptère de combat orienté de façon précoce pour répondre aux besoins des forces spéciales puis déployé ensuite plus globalementau profit des forces conventionnelles (…) Les contraintes sont fortes, car l’appareil doit pouvoir par exemple se poser sur un bâtiment de la Marine. Et donc, dans cet environnement, pourquoi pas le H-160, qui est de la classe des 6 tonnes et qui semble répondre à ces besoins », avait-il dit à Air&Cosmos.

Il est prévu d’acquérir entre 160 et 180 exemplaires de ce HIL, dont 80 seront destinés l’ALAT pour remplacer les Gazelle.

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