Pour un général américain, le flux de migrants est une « arme de Moscou et de Damas contre l’Europe »

migrants-20150906

Le général américain Philip Breedlove, le commandant suprême des forces alliées en Europe (SACEUR), qui dirige donc l’un des deux grands commandements de l’Otan, est connu pour tenir des propos parfois excessifs, quitte à se faire recadrer par Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Alliance atlantique.

Invité à s’exprimer de le comité des forces armées du Sénat américain, le 1er mars, le général Breedlove n’a pas donné dans la langue de bois. « Ensemble, la Russie et le régime de Bachar el-Assad utilisent délibérément la migration comme une arme pour essayer de submerger les structures européennes et casser la détermination européenne », a-t-il ainsi accusé.

Pour le général Breedlove, le fait de viser délibérément des hôpitaux, de larguer des barils d’explosifs depuis des hélicoptères ou encore d’utiliser des munitions non guidées comme le fait l’aviation russe en Syrie a pour but de pousser les civils à l’exil. « Je ne vois pas d’autre raison » d’emplouer ces méthodes  » que de mettre en mouvement les réfugiés et de faire en sorte qu’ils deviennent le problème de quelqu’un d’autre », a-t-il dit.

Par ailleurs, le SACEUR a également affirmé que la Russie était une « menace existentielle à long terme pour les États-Unis » et leurs « alliés et partenaires européens ». Cette estimation est légèrement différente de celle avancée par le général Joseph Dunford au moment de son audition par le Congrès en vue de la confirmation de sa nomination au poste de chef d’état-major interarmées.

Le « comportement » de la Russie « n’est rien moins qu’alarmant », en raison de ses « actions imprévisibles » et « agressives ». Et comme elle détient l’arme nucléaire, elle représente la « plus grave menace à court terme pour la stabilité du monde entier », avait-il dit, avant de souligner l’importance de maintenir les canaux de communication ouverts avec l’état-major russe afin d’éviter les incompréhensions et les incidents.

Quoi qu’il en soit, le général Breedlove a aussi accusé Moscou de « continuer d’utiliser » tout son pouvoir pour déstabiliser l’Ukraine. Et d’avancer que les séparatistes pro-russes, actifs dans l’est du pays (Donbass) ont mené « 71 attaques lors des dernières 24 heures » contre les forces ukrainiennes.

Le 29 février, le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, s’est ainsi dit « très inquiet des violations continues du cessez-le-feu » dans le Donbass et a appelé les belligérants à respecter les accords de Minsk 2, conclu en février 2015 sous l’égide de la France et de l’Allemagne.

L’ambassadeur français auprès des Nations unies, François Delattre, a tenu des propos identiques, se disant « hautement préoccupé par les violations persistantes du cessez-le-feu » et déplorant « l’application parcellaire des accords de Minsk sur le terrain. »

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]