La Belgique envisage de frapper Daesh en Syrie

Des F16 belges sur la base de Mont-de-Marsan

Pour le moment, aucun chasseur-bombardier belge de type F-16 n’est engagé au sein de la coalition anti-Daesh, emmenée par les États-Unis. La Belgique et les Pays-Bas ont en effet convenu de se partager le travail en mettant en place un système d’alternance.

En clair, le 1er juillet prochain, les F-16 néerlandais, basés en Jordanie, seront relevés par des avions belges. Seulement, les Pays-Bas ont accepté d’étendre leurs frappes aériennes contre Daesh (EI ou État islamique) à la Syrie… Et ce n’est pas encore le cas de la Belgique.

Cependant, cela pourrait changer. Le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, s’est dit favorable, ce 2 mars, à ce que l’aviation de son pays étende ses frappes à la Syrie.

« Je crois qu’on ne peut effectivement pas se limiter à des actions en Irak sans poursuivre ces actions au-delà de la frontière [syrienne, ndlr] quand les groupes terroristes franchissent la frontière. Les Néerlandais viennent déjà de prendre cette décision, les Danois aussi, je pense que nous sommes dans la même logique », a en effet affirmé M. Reynders sur les ondes de la radio Bel-RTL.

« On accompagne d’ailleurs déjà des opérations du porte-avions français en Méditerranée, le Charles-de-Gaulle. On ira au Parlement pour en débattre. Des parlementaires souhaitent même que l’on aille plus loin vers la Libye. On doit ouvrir le débat sur tous ces sujets : où et de quelles façons lutter contre Daesh ? (…) Je crois qu’effectivement, nous devons prolonger notre action en Irak vers la Syrie « , a continué le ministre belge.

En réalité, il s’agit de répondre positivement à une demande adressée par Ashton Carter, le secrétaire américain à la Défense, à son homologue belge, Steven Vandeput.

Mais tout le monde n’est pas d’accord sur cette question d’étendre les frappes aériennes à la Syrie. « Les conditions ne sont pas réunies pour une intervention des F-16 belges en Syrie », a en effet réagi le Parti socialiste d’outre-Quiévrain. « Une éventuelle participation belge ne peut se faire qu’avec un mandat clair des Nations Unies. Aujourd’hui, il est dès lors pour nous hors de question que la Belgique réponde positivement à cette demande américaine », a-t-il ajouté, par voie de communiqué.

Justement, la résolution 2249 adoptée le 20 novembre 2015 à l’unanimité par le Conseil de sécurité des Nations unies demande « aux États qui en sont capables de prendres toutes les mesures nécessaires, en conformité avec les lois internationales, et en particulier la charte de l’ONU (…) sur le territoire contrôlé par l’EI en Syrie et en Irak. »

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