Le Parlement européen a voté une résolution demandant un embargo sur les armes destinées à l’Arabie Saoudite
Le Parlement européens a adopté, ce 25 février, et à une large majorité, une résolution réclamant un embargo sur les livraisons d’armes à l’Arabie Saoudite afin de dénoncer l’intervention militaire saoudienne au Yémen.
Ainsi, les eurodéputés demandent à la Haute représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères, Federica Mogherini, de lancer une initiative allant dans ce sens.
Depuis mars 2015, l’Arabie Saoudite a pris la tête d’une coalition arabe pour soutenir militairement le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi face aux rebelles houthis, appuyés par l’Iran et les partisans d’Ali Abdallah Saleh, l’ex-homme fort du Yémen, chassé du pouvoir en 2012.
Depuis, un blocus maritime a été imposé au Yémen par la coalition arabe, laquelle mène une intense campagne de frappes aériennes, en appui à des offensives terrestres. Début janvier, il a été fait état de l’usage de bombes à sous-munition, a priori contre des zones résidentielles et des bâtiments civils à Sanaa. Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, avait alors prévenu Riyad que cela pouvait constituer un « crime de guerre ».
Ces actions, même si elles visent à soutenir un président reconnu par la communauté internationale, ont donc été condamnées par les députés européens et justifient la demande d’embargo de ces derniers. Selon les bilans donnés par les Nations unies, le conflit au Yémen a fait plus de 6.100 morts (dont 50% de civils) et environ 30.000 blessés.
« Parce qu’il existe aussi de graves suspicions selon lesquelles des écoles, des hôpitaux et des centres d’aide sont ciblés par la coalition menée par l’Arabie saoudite, nous avons soutenu un amendement demandant à ce que l’Union européenne impose un embargo sur les ventes d’armes en direction de ce pays », a ainsi fait valoir la délégation socialiste française au Parlement européen.
Toutefois, cette résolution du Parlement européen n’est pas contraignante. Mais, pour les ONG, comme Action contre la Faim, elle est « une signal à tous les États membres, les invitant à sortir du silence et à ne plus participer au désastre humanitaire en cours au Yémen. »
L’Arabie Saoudite est l’un des principaux importateurs mondiaux d’équipements militaires, généralement fournis par les États-Unis, le Royaume-Uni et la France. D’ailleurs, Paris espère lui vendre des frégates multimissions (FREMM) ou des corvettes Gowind, voire des chars Leclerc. En outre, Riyad a joué l’intermédiaire dans d’autres contrats concernant l’industrie française, comme lors du rachat par l’Égypte des 2 BPC initialement destinés à la Russie… (*)
(*) Du moins, cette hypothèse a été avancée…
