L’Australie prévoit une augmentation importante de ses dépenses militaires

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Le troisième Livre blanc sur la défense australien en 7 ans, qui vient d’être rendu public, prévoit une hausse substantielle des dépenses militaires de Canberra dans les dix années à venir puisqu’il est question d’une rallonge de 29,9 milliards de dollars australiens (19,4 milliards d’euros).

Dans le détail, le budget de la Défense australien passerait de 21 milliards à plus de 38 milliards d’euros en 2025-2026. Et son montant serait ainsi supérieur au seuil des 2% du PIB en 2020-2021. Au total, au cours de la décennie prochaine, les forces armées australiennes bénéficieront d’une enveloppe globale de 292 milliards d’euros, dont environ 127 milliards pour l’investissement en faveur de nouvelles capacités.

« Nous avons un intérêt particulier, fort et vital au maintien de la paix, de la stabilité et au respect de l’Etat de droit », a commenté Malcolm Turnbull, le Premier ministre australien, lors de la présentation de ce Livre blanc. « Les décisions que nous prenons aujourd’hui auront un effet sur nos capacités et perspectives de défense pendant des décennies », a-t-il ajouté.

Cette hausse importante des dépenses militaires australiennes doivent permettre aux forces armées du pays de faire notamment face à la militarisation croissante de la région Asie-Pacifique, laquelle devrait concentrer d’ici 20 ans, selon le document, la moitié des sous-marins opérationnels et des avions de combat dans le monde.

« Nous serions préoccupés si la course à l’influence et la croissance des capacités militaires devait générer de l’instabilité et menacer les intérêts australiens, que ce soit en mer de Chine méridionale, sur la péninsule coréenne ou ailleurs », a expliqué le chef du gouvernement australien.

Le Livre blanc présenté par Canberra insiste aussi sur la menace « permanente » du terrorisme, la fragilité de certains États dans le proche voisinage de l’Australie, l’augmentation des attaques dans le cyberespace et la prolifération d’armes de destruction massive et de la technologie liées aux missiles balistiques.

Le document évoque également le « changement climatique », présenté comme étant un « défi majeur », dans la mesure où ses conséquences sont susceptibles de se traduire par des phénomènes météorologiques extrêmes, voire par des pénuries alimentaires.

En outre, Canberra estime que, étant donné que « la Chine développe et continuera à rechercher une plus grande influence dans la région, il sera important pour la stabilité régionale que, en tant que grande puissance, elle soit plus transparente sur ses politiques de défense. »

Enfin, le Livre blanc australien parle de « points de friction » dans la zone « indo-pacifique », particulièrement en mer de Chine méridionale, où les différends territoriaux  resteront une « source potentielle de tensions » susceptibles de « nuire à la stabilité. » À ce sujet, Canberra s’oppose « à l’utilisation de structures artificielles » construites par Pékin dans cette zone « à des fins militaires ».

Cet effort que consent l’Australie à sa défense va surtout profiter à la Royal Australian Navy (RAN). L’acquisition de 12 sous-marins conventionnels à vocation océanique, « avec un degré élevé d’interopérabilité avec les États-Unis », est confirmée. Un appel d’offres est d’ailleurs en cours et le constructeur français DCNS a proposé le Shortfin Barracuda Block 1A.

Plus généralement, le Livre blanc reprend à son compte le plan de 59 milliards d’euros présentés par le précédent gouvernement australien en août dernier et visant à moderniser les capacités des forces navales australiennes.

Ainis, il est donc question de l’achat de nouveaux navires de surface, dont 3 destroyers de la classe Hobart (programme SEA 4000), 9 frégates et 12 patrouilleurs ainsi que de l’acquisition de 7 avions de surveillance maritime P-8A Poseidon supplémentaires. Enfin, il s’agira également de financer la mise en service de 72 F-35A Lightning II et de 12 E/A-18G Growler, ces appareils étant conçus pour la guerre électronique.

Enfin, les forces armées australiennes auront à recruter 5.000 personnels de plus. Là, cette manoeuvre risque d’être compliquée, déjà que la Royal Australian Navy peine à trouver des recrues.

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