Israël dispose d’une « liberté d’action » en Syrie reconnue par la Russie et les États-Unis

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Il y a quelques jours, l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), qui, basé à Londres, dispose d’un réseau d’informateurs en Syrie, a affirmé qu’un bâtiment de l’armée syrienne, situé dans la zone de Jabal al-Mané au sud de Damas, avait été la cible d’un raid israélien.

Des témoins, cité par l’ONG, ont évoqué des « explosions secondaires » après la frappe, ce qui laisse à penser que le bâtiment visé était un dépôt d’armes et de munitions.

Cela étant, les affirmations de l’OSDH ont été démenties par les autorités de Damas ainsi que par al-Manar, la télévision du Hezbollah, la milice chiite libanaise qui combat aux côtés du régime de Bachar el-Assad. Et Israël a pour habitude de ne jamais commenter de telles opérations.

Quoi qu’il en soit, ce ne serait pas la première fois qu’Israël frappe en Syrie. Plusieurs raids visant le Hezbollah ont en effet été rapportés depuis le début de la guerre civile syrienne. L’un d’eux, effectué en décembre, a ainsi été fatal à Samir Kantar, responsable des opérations dans le plateau du Golan, dont la majeure partie a été annexée par Israël.

L’État hébreu a fixé au moins deux lignes rouges qu’il entend faire respecter. La première est qu’il ne permettra aucune violation de son territoire (d’où les tirs de riposte systématiques sur le Golan, qu’ils viennent des jihadistes, des rebelles ou des forces pro-Assad). La seconde est qu’il empêchera tout transfert d’armes à destination du Hezbollah, considéré comme étant la menace prioritaire. C’est ce qui explique les raids régulièrement effectués en Syrie.

Mais cela n’empêche nullement le Hezbollah de menacer encore et toujours Israël. La veille de la frappe présumée israélienne à Jabal al-Mané, le chef de la milice chiite, Hassan Nasrallah, a évoqué la chute d’un missile sur des réservoirs de produits chimiques près de la ville de Haïfa, dans le nord d’Israël.

« Tout missile qui frappera ces réservoirs fera des dommages similaires à une bombe atomique », a affirmé M. Nasrallah. Et d’ajouter : « Les responsables israéliens acceptent le fait que le Hezbollah ait la capacité de frapper tout Israël. Nous devons préserver cette capacité car elle empêche la troisième guerre du Liban »

Cela étant, un problème apparent pour Tsahal est que le ciel syrien est encombré, en raison de la présence de l’aviation russe, qui intervient en soutien du président syrien, et de celle de la coalition internationale anti-État islamique, emmenée par les États-Unis. Cela dit, cette dernière mène ses opérations dans le nord-est de la Syrie, c’est à dire là où les jihadistes tiennent leurs positions.

Mais, à en croire le ministre israélien de la Défense, Moshé Yaalon, ce n’est pas vraiment un souci. « Israël agit en fonction d’un seul principe: se défendre (…) c’est en fonction de cela que nous agissons, c’est connu aussi bien des Etats-Unis que de la Russie, qui agit actuellement en Syrie, notre liberté d’action continue et la défense de nos intérêts également », a-t-il affirmé, selon un communiqué signé par son porte-parole.

Le ministre israélien a tenu ces propos alors qu’il était à bord du destroyer américain USS Carney, actuellement en escale dans le port de Haïfa.

Pour rappel, en octobre dernier, les responsables militaires russes et israéliens avaient mis en place un « mécanisme » visant à éviter les incidents aériens entre leurs forces aériennes respectives, avec un « partage mutuel d’informations sur les opérations ».

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