Le directeur d’Europol estime qu’entre 3.000 et 5.000 jihadistes sont revenus en Europe

Dans un entretien accordé à un journaliste du quotidien allemand Neue Osnabrucker Zeitung, Rob Wainwright, le directeur d’Europol [European Police Office, ndlr], a affirmé que l’Europe « fait face actuellement à la plus haute menace terroriste depuis plus de dix ans ».

« Il faut d’attendre à que l’État islamique (EI ou Daesh) ou que d’autres groupes terroristes religieux soient en mesure de préparer une attaque quelque part en Europe, avec le but de faire de nombreuses victimes parmi la population civile », a encore dit M. Wainwright.

Jusque-là, rien de nouveau… Dans un rapport publié fin janvier, Europol avait déjà souligné cette menace. Mais son directeur a donné des précisions sur le nombre estimé de jihadistes qui, ayant eu une expérience du combat au Levant ou reçu une formation dans un camp d’etraînement, sont revenus en Europe. Selon lui, ils seraient entre 3.000 et 5.000. Et cela oblige les pays européens à « faire face à de tout nouveaux défis », a-t-il ajouté.

Comment ces jihadistes ont-ils pu revenir sur le Vieux Continent? Sur ce sujet, M. Wainwright n’a pas donné d’éléments, sauf que, selon ses services, « il n’y a aucune preuve concrète que les terroristes utilisent systématiquement le flux de réfugiés pour passer inaperçus et arriver en Europe ».

Cela étant, en novembre, le ministre français de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, avait indiqué que le nombre de jihadistes européens partis en Syrie ou en Irak était estimé à 5.000. Et si, comme l’indique un rapport de l’International Centre for the Study of Radicalisation) du Kings College of London, 10 à 30% d’entre eux sont revenus en Europe, alors on est loin du compte de l’évaluation du directeur d’Europol.

Pour ce qui concerne la France, M. Cazeneuve avait précisé, toujours en novembre dernier, que 138 jihadistes, revenus d’Irak ou de Syrie, avaient été « judiciarisés, mis en examen, incarcérés, mis sous contrôle judiciaire de manière à faire en sorte que ceux qui reviennent et qui sont habités par la seule violence, qui sont guidés par le seul instinct de la violence ne soient pas en situation de commettre des crimes. »

Enfin, un dernier chiffre a été donné par le ministre de l’Intérieur le 19 février : « Nous avons traité depuis 15 mois 8.000 signalements » de personnes radicalisées, a-t-il dit lors d’un déplacement à Menton.

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