Le cadre de l’EI visé en Libye par un raid américain préparait des attentats contre des intérêts occidentaux

chouchane-20160220Le bilan du raid aérien contre un bâtiment de deux étages abritant des jihadistes de la branche libyenne de l’État islamique (EI ou Daesh) à Sabratha, à 70 km à l’ouest de Tripoli a été revu à la hausse pusiqu’il désormais question d’une cinquantaine de tués, dont de nombreux ressortissants tunisiens… et deux fonctionnaires serbes, enlevés en novembre alors qu’ils faisaient partie d’un convoi se rendant à la frontière tunisienne

Des photographies diffusées par la municipalité de Sabratha montrent quatre cratères causés par les frappes, effectuées par des F-15E de l’US Air Force. On peut y également y voir un morcau de métal avec l’inscription « État islamique », rapporte l’AFP.

L’un des objectifs de ce raid américain était de neutraliser Noureddine Chouchane », un ressortissant tunisien de 36 ans, suspecté d’avoir planifié les attentats contre le musée du Bardo, à Tunis, en mars 2015 (22 morts) et, en juin de la même année, contre un hôtel de Sousse (38 tués). Selon les autorités tunisiennes, les auteurs de ces attaques se seraient entraînés justement à Sabratha.

« Nous avons mené cette action contre Chouchane et le camp d’entraînement après avoir déterminé qu’à la fois lui-même et les combattants de l’EI présents en ces lieux préparaient des attaques contre des intérêts américains et ceux d’autres pays occidentaux dans la région », a expliqué Peter Cook, un porte-parole du Pentagone. « Nous voyons ce qui se passe en Irak et en  Syrie et nous estimons que ces combattants en Libye constituaient une menace pour nos intérêts de sécurité nationale », a-t-il ajouté.

« La destruction du camp et l’élimination de Chouchane [qui n’est pas encore confirmée, ndlr] devrait avoir un impact immédiat sur la capacité de l’EI à poursuivre ses activités en Libye, dont le recrutement de nouveaux combattants, l’établissement de bases et potentiellement la planification d’attaques contre les intérêts des États-Unis dans la région », a encore fait valoir Peter Cook.

Le bâtiment visé, situé à environ 8 km du centre-ville, était « loué par des étrangers dont des Tunisiens probablement membres de Daesh. Des armes, dont des fusils et des roquettes RPG, ont été trouvées sous les décombres », a précisé, de son côté, la municipalité de Sabratha.

Fin janvier, le locataire de la Maison-Blanche, Barack Obama, avait affirmé que les États-Unis étaient prêts à « traquer » Daesh en Libye. « Le président a insisté sur le fait que les Etats-Unis vont continuer à s’en prendre aux terroristes de l’EI dans quelque pays que ce soit », avait indiqué un communiqué de la présidence américaine.

Ce raid aérien ne marque pas un changement fondamental de l’approche des États-Unis en Libye, dans la mesure où l’aviation américaine avait déjà effectué au moins deux frappes dans ce pays, l’une contre Mokthar Belmokthar, le chef du groupe  al-Mourabitoune, rallié à al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et, l’autre, en novembre dernier, contre Abou Nabil, le chef présumé de la branche libyenne de Daesh.

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