Chammal : L’armée de l’Air va renforcer sa présence en Jordanie et aux Émirats

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Le porte-avions Charles de Gaulle, actuellement déployé dans le Golfe arabo-persique (GAP) pour prendre part aux frappes aériennes contre l’État islamique (EI ou Daesh) en Irak et en Syrie, prendra bientôt le chemin du retour. Ce qui signifie que les 26 avions de combat (Rafale et Super Étendard Modernisés) de son groupe aérien embarqué (Gaé) seront désengagés de la coalition internationale dirigée par les États-Unis.

Et cela, alors que Paris ne cesse d’appeler ses partenaires à ne pas relâcher la pression sur Daesh, voire à intensifier les opérations au Levant, comme l’a encore fait le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, à Munich, le 12 février.

La « patience stratégique ne doit pas nous conduire à une forme de patience tactique face à la menace spécifique de Daesh, qui consisterait en une inertie très rapidement exploitée par notre adversaire. Ce groupe doit être combattu avec des moyens suffisants et à un rythme soutenu (…). Il faut agir vite et fort. (…) Nous devons allier détermination et constance dans l’action et la stratégie. Cette détermination est et sera celle de la France », a-t-il déclaré.

Or, l’engagement du groupe aéronaval constitué autour du Charles-de-Gaulle et renforcé par des moyens européens, a permis de multiplier par 2,5 le nombre de frappes françaises contre Daesh. Et après?

Pour le moment, il n’est pas question, du moins officiellement, de baser à terre des Rafale et des Super Étendard de la Marine nationale, comme cela avait pu être le cas lors des opérations en Afghanistan, en 2008. « Nous ne remplaçons pas nombre pour nombre, nous renforçons en fonction des besoins de la coalition pour remplir la mission », a seulement affirmé le colonel Gilles Jaron, le porte-parole de l’État-major des armées.

Aussi, il reviendra à l’armée de l’Air de renforcer sa présence en Jordanie et aux Émirats arabes unis, où elle compte, respectivement, 6 Mirage 2000D et 6 Rafale.

« Pour conserver dans la durée une capacité d’engagement significative (…) nous renforçons des plots aériens car un jour effectivement le porte-avions sera amené à quitter la zone », a expliqué le colonel Jaron.  Ce renforcement aura lieu « dans les jours et les semaines à venir (…) que ce soit en Jordanie ou dans le Golfe arabo-persique », a-t-il ajouté.

Du coup, il faudra faire des choix… Et, ce 18 février, deux Mirage 2000D de la 3e Escadre de chasse de Nancy ont été désengagés de Niamey (Niger), où ils étaient utilisés pour les besoins de l’opération Barkhane, pour prendre la direction de la Jordanie.

Ainsi, la composante « chasse » de la Force Barkhane ne s’appuit plus que sur 4 Rafale, basés à N’Djamena et 2 Mirage 2000C. Et encore, il est question de désengager ces derniers.

« Il est possible qu’il y ait une mise en sommeil temporaire des capacités Mirage 2000 dans la Bande sahélo-saharienne », a en effet affirmé le colonel Jaron. Mais, a-t-il ajouté, elle sera compensée par « la capacité Rafale » à N’Djamena et par « le déploiement de lance-roquettes unitaires (LRU) ».

« Le LRU est en mesure de tirer à tout instant dès lors que nous avons des forces au sol, en riposte aux tirs des terroristes qui lancent régulièrement des roquette sur Gao, Kidal ou Tessalit », a fait valoir le colonel Jaron.

Pour rappel, dans le cadre d’une opération de coercition majeure, et tout « en conservant une partie des responsabilités exercées sur les théâtres déjà ouverts », le Livre blanc sur la Défense et la Sécurité nationale (LBDSN) de 2013 recommandait de pouvoir déployer « jusqu’à 45 avions de chasse incluant ceux de l’aéronautique navale. »

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