Pékin déploie des batteries de défense aérienne HQ-9 en mer de Chine méridionale

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Estimant que la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale est lui appartient, Pékin est en train d’aménager plusieurs îlots des archipels Spratleys et Paracels à des fins militaires. Et cela, en dépit des protestations de ses voisins, qui ont aussi des prétentions sur cette zone.

Depuis plusieurs mois, ces activités chinoises sont dénoncées par les États-Unis, alliés de plusieurs pays de la région inquiets des ambitions affichées par Pékin, ainsi que par l’Australie, dans la mesure elles sont susceptibles de menacer la liberté de navigation dans cette partie du monde. Or, la mer de Chine méridionale est précisément située à un carrefour de plusieurs voies maritimes commerciales.

En outre, l’intérêt des îles Paracels et Spratleys est que leurs eaux sont à la fois riches en ressources halieutiques et susceptibles de receler des réserves importantes d’hydrocarbures. Enfin, pour la Chine, leur contrôle permet de disposer d’une zone de déploiement sécurisée pour ses sous-marins nucléaires lanceurs d’engin (SNLE) basés à Hainan.

Cela étant, les travaux de remblaiement de plusieurs îlots des archipels Spratleys et Paracels font augmenter la tension dans la région. En effet, les pays qui en revendiquent une partie (Philippines, le Vietnam, Brunei, la Malaisie et Taïwan) redoutent d’être mis devant le fait accompli par Pékin.

Au cours de ces derniers mois, histoire de montrer qu’ils ne s’en laissent pas compter par Pékin, les États-Unis y ont envoyé des avions (P-8 Poseidon et B-52) ainsi que des destroyers patrouiller à moins de 12 milles de ces récifs artificiels occupés par la Chine. Et cela, en restant dans le cadre de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer, laquelle ne s’applique que pour les îles naturelles.

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Seulement, ces actions n’ont en rien entamé la détermination chinoise. Ainsi, Pékin est en train d’y installer des capacités de déni d’accès et d’interdiction de zone (Anti-Access/Area Denial ou A2/AD).

Selon des informations de Fox News, obtenues via l’analyse d’images prises par satellite et confirmées par le Pentagone et les autorités taïwanaises, l’Armée populaire de libératon (APL) a déployé, sur l’île de Woody Island (Yongxing), située dans l’archipel des Paracels, des batteries de défense aérienne Hongqi-9/FD 2000, dont la conception a été très largement inspirée du système S-300 russe. Doté d’un radar à balayage électronique et antenne active, cet équipement permet théoriquement aux Chinois de surveiller, voire de détruire, tout ce qui vole dans un rayon de 200 km.

À noter que Woody Island a récemment accueilli des avions de chasse de type J-11 (la version chinoise du Su-27 Flanker russe). Sa position géographique permet de contrôler les approches d’Hainan et donne aux forces chinoises une capacité de frappe dans une zone allant de l’île taïwanaise de Pratas au nord du Vietnam, en passant par l’ouest des Philippines.

Il est probable que d’autres îlots aménagés soient équipés, à l’avenir de ce système, comme par exemple celui de Fiery Cross, dans l’archipel des Spratleys, surnommé aussi le « second porte-avions chinois » à cause la piste d’aviation de 3.000 mètres de long qui y a été construite.

La révélation de la présence de ces systèmes HQ-9 chinois sur Woody Island a été faite alors que le président américain, Barack Obama a dit vouloir des « mesures tangibles » pour « réduire les tensions en mer de Chine » et appelé « à résoudre les différends de manière pacifique. »

« Ces mesures consisteraient à cesser toute nouvelle réclamation, nouvelle construction et mettre un terme à la militarisation des zones disputées », a expliqué le locataire de la Maison Blanche, en faisant allusion aux activités chinoise. « Le commerce légal ne doit pas être entravé. J’ai répété que les Etats-Unis continueront à voler, à voguer et à opérer partout où le droit international le permet », a-t-il ajouté.

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