Damas accuse « Médecins sans frontières » de travailler pour les services de renseignement français

Le bilan du bombardement qui a visé, le 15 février, l’hôpital de Maaret al-Noomane, soutenu par Médecins sans frontières, a été revu à la hausse. Désormais, il est question de 25 tués, dont 9 employés de l’ONG et 16 civils. Il s’agit encore d’un décompte provisoire, d’autres personnes étant encore ensevelies sous les décombres.

Dans un entretien accordé au quotidien Le Monde, le docteur Mego Terzian, président de MSF France, a pointé la responsabilité du régime syrien et de son allié russe.

« Ce sont des zones contrôlées par l’opposition. Ce serait illogique qu’ils bombardent un hôpital qui est censé soigner leur population. Clairement, les quatre roquettes ont été envoyées par la coalition menée par le gouvernement de Damas. Et c’était délibéré, c’est certain, car quatre roquettes en quelques minutes, au même endroit, visant le bâtiment de l’hôpital, ça ne peut pas être un incident ou un hasard », a-t-il affirmé.

« Clairement, cet hôpital a été visé parce qu’ils estiment que l’hôpital soignait des populations ou des combattants qui leur sont hostiles. Avec le début de l’intervention russe, les bombardements se sont intensifiés. Ils mènent la même politique de destruction qu’à Grozny, en Tchétchénie : une politique de bombardements massifs sans discrimination. C’est une politique de terre brûlée », a encore estimé le docteur Terzian.

Bien évidemment, Damas a réfuté toute responsabilité. L’ambassadeur syrien à Moscou, Riad Haddad, a affirmé sans ciller que les États-Unis étaient derrière le bombardement de cet hôpital…

Plus tard, Bachar Jaafari, un autre diplomate syrien, cette fois en poste auprès des Nations unies, a réitéré les accusations de son collègue. Mais pas seulement.

« Ce prétendu hôpital a été installé sans la permission du gouvernement syrien par le soi-disant réseau français appelé Médecins sans frontières qui est une branche des services de renseignement français opérant en Syrie », a affirmé M. Jaafari.

L’ambassadeur français aux Nations unies, François Delattre, a immédiatement réagi, en exprimant « sa condamnation la plus ferme des propos révoltants du représentant du régime de Damas, qui montre une fois de plus son vrai visage. »

En tout cas, les propos de Bachar Jaafari expliquent pourquoi les centres de soins gérés par MSF ont été touchés à 5 reprises depuis le début de cette année…. Toutefois, il n’a apparemment rien dit sur l’ONG Syria Charity, dont un hôpital a été touché à Alep, le même jour que celui de Maaret al-Noomane.

Depuis le début de la guerre civile syrienne, qui a débuté en mars 2011, au moins 329 attaques contre des établissements médicaux ont été constatées par l’ONG Physicians for Human Rights.

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