Une opération terrestre de la Turquie et de l’Arabie Saoudite contre Daesh en Syrie se précise

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Cette semaine, l’Arabie Saoudite a indiqué avoir pris la décision « irréversible » de déployer des forces terrestres en Syrie pour combattre Daesh (État islamique ou EI) en cas de demande de la coalition internationale dirigée par les États-Unis.

Et, il a été dit qu’une telle opération serait menée conjointement par Riyad et Ankara. Ce qu’a confirmé, ce 13 février, Mevlut Cavusoglu, le ministre turc des Affaires étrangères.

« S’il y a une stratégie (contre Daesh), alors la Turquie et l’Arabie saoudite pourraient participer à une opération terrestre », a en effet affirmé le ministre turc, qui revenait de la conférence sur la sécurité de Munich (Allemagne), où le dossier syrien a évidemment été évoqué.

« Certains disent que la Turquie est réticente à prendre part à la lutte contre Daesh. Mais c’est la Turquie qui fait les propositions les plus concrètes », a fait valoir M. Cavusoglu, cité par les journaux Yeni Safak et Haberturk. Quelles sont ces « propositions les plus concrètes »? Mystère.

Cela étant, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian a parlé d’un « renforcement de la coopération » entre Paris et Ankara en matière « de renseignement contre les filières des groupes terroristes. Et de rappeler que la Turquie « met ses bases militaires à la disposition de la coalition et contribue à la formation sur son sol de l’opposition syrienne ».

Toutefois, un des points noirs est la sécurité de la frontière turque avec la Syrie, que le ministre français voudrait voir être renforcée (et c’est ce qui fait, d’ailleurs, « l’objet de longues discussions », a-t-il dit aux députés).

« Je suis conscient (…) que l’aviation turque intervient contre Daesh – de façon parcimonieuse –, mais aussi contre les Kurdes de l’YPG qui eux-mêmes attaquent Daesh très fortement et avec beaucoup de succès (…). Cette situation nous oblige à essayer de parler avec tous les interlocuteurs. Nous avons ainsi des relations avec l’YPG, et les Turcs le savent. Nous parlons aussi avec les Turcs, pour essayer de trouver une issue non dramatique à cette crise », a encore expliqué M. Le Drian.

Quoi qu’il en soit, le chef de la diplomatie turque a fait une annonce importante : l’Arabie Saoudite, « devenue l’un des plus proche alliés de la Turquie », va envoyer des avions de combat sur la base aérienne d’Incirlik, là même où ont été déployés des A-10 Thunderbolt II américains et des Tornados ECR allemand.

« Des responsables saoudiens sont venus et ont effectué une reconnaissance de la base. Pour le moment, il n’est pas encore clair combien d’avions seront déployés », a affirmé M. Cavusoglu.

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