La participation de la Pologne à la coalition anti-Daesh est liée à la présence permanente de l’Otan sur son territoire

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Lors de la Leçon inaugurale de la Chaire « Grands enjeux stratégiques », à la Sorbonne, en janvier, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian avait souligné le risque de voir une « régionalisation des politiques de sécurité », avec « certains alliés » ayant le « regard tourné vers l’Est » pendant que d’autres se concentreraient sur les menaces venues du Sud, « où l’instabilité et le terrorisme ne cessent de croître ».

D’où, pour M. Le Drian, la nécessité « d’encourager une posture flexible » dans « cet environneement stratégique incertain et changeant ».

L’exemple de la Pologne illustre les propos du ministre. Bien qu’engagé dans la coalition anti-Daesh emmenée par les États-Unis en Irak et en Syrie, ce pays ne participe pas aux opérations militaires. Cette posture évoluera-t-elle dans les mois à venir? Peut-être…

Car tout dépendra du volume de troupes de l’Otan qui seront déployées en permanence sur son territoire dans le cadre des mesures de « réassurances » prises par l’Alliance après l’annexion de la Crimée et qui viennent d’être encore renforcées. L’on aura la réponse après le sommet qui doit réunir les 28 pays membres à Varsovie, en juillet prochain.

En effet, à l’issue d’un entretien avec Ashton Carter, son homologue américain, le ministre polonais de la Défense, Antoni Macierewicz, a affirmé :

« La Pologne s’est associée aux initiatives tellement cruciales sur le flanc sud de l’Otan. Pour ce qui est des détails, nous allons continuer à en parler (…) en espérant que les Etats-Unis et l’Otan dans son ensemble soutiendront la Pologne et d’autres Etats sur le flanc Est avec (…) une présence permanente ».

Jusqu’à présent, le rôle de Varsovie au sein de la coalition anti-Daesh s’est limité à l’envoi de munitions aux groupes combattants l’organisation jihadiste. Mais, estime Michal Baranowski, du German Marshall Fund, cité par Reuters, l’engagement de la Pologne sur le « flanc sud de l’Otan est absolument nécessaire si elle veut obtenir un accord satisfaisant sur la présence des Alliés en Europe de l’Est ».

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