Le très mauvais état du barrage de Mossoul risque de compliquer les opérations contre Daesh

On le sait maintenant depuis plus de dix ans : le barrage le plus important d’Irak, situé à une quarantaine de kilomètres de Mossoul, est en mauvais état. Et, depuis 2014, sa situation a empiré étant donné que, avec l’offensive de Daesh dans la région, les opérations de maintenance ont été suspendues.

Ainsi, un rapport américain publié le 9 février affirme que « tous les éléments récoltés au cours des douze derniers mois indiquent que les risques de rupture du barrage de Mossoul sont bien plus importants que ce qui avait été imaginé. »

Les conséquences d’une rupture de ce barrage construit sur le fleuve Tigre, seraient dramatiques. Une vague d’une douzaine de mètres de haut submergerait Mossoul et engloutirait 500.000 personnes en un rien de temps. Même la capitale, Bagdad, serait atteinte.

Récemment, la société italienne Trévi a remporté un appel d’offres du gouvernement irakien pour effectuer les réparations nécessaires (dont le montant est évalué à plus de 280 millions d’euros, essentiellement financé par la Banque Mondiale). Et 450 militaires transalpins seront déployés autour du barrage pour protéger le chantier, qui est actuellement gardé par des Peshmergas (combattants kurdes) qui reprirent le contrôle du site à Daesh, en 2014.

Seulement, sa proximité avec la ville de Mossoul, conquise par les jihadistes en juin 2014, va poser problème. Selon un conseiller du Premier ministre irakien, Haider al-Abadi, la coalition anti-Daesh craint les effets possibles d’une campagne intense de raids aériens en appui des forces locales sur l’état du barrage.

Or, les forces irakiennes commencent à se préparer pour reprendre cette ville. Selon l’AFP, qui a cité un général irakien, « des milliers d’hommes » ont été déployés près de Makhmur, « afin de lancer les premières opérations en direction de Mossoul. » Toutefois, comme l’a rappelé récemment le général Sean MacFarland, le commandant des forces américaines en Irak, le début de l’offensive visant à reconquérir la capitale irakienne de Daesh n’est pas envisagé avant la fin 2016.

Le conseiller irakien a dit également redouter « un scénario catastrophe selon lequel Daesh puisse « viser le barrage en se retirant de Mossoul » dans le cas où « l’offensive [des forces irakiennes] se passerait bien. » Mais on n’en est pas encore là.

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