Le président tchétchène assure avoir envoyé des espions en Syrie pour infiltrer Daesh

Vérité ou vantardise? Le président le république russe de Tchétchénie, dont on connaît les excès et les outrances, a affirmé, lors d’un reportage de la chaîne de télévision Rossiya 1, disposer d’hommes ayant infiltré les rangs de Daesh (État islamique ou EI) en Syrie.

« Il est temps de parler de ceux qui, depuis le terrain, assurent au péril de leur vie le succès de l’aviation russe », a en effet déclaré M. Kadyrov, qui a expliqué que ses agents ont pour mission de collecter des renseignements sur les combattants de Daesh et d’identifier les cibles potentielles pour l’aviation russe, qui a entamé ses opérations aériennes en Syrie depuis le 30 septembre 2015.

« Malheureusement, nous avons des pertes. Mais ils savaient où ils allaient. Ils y sont allés pour que nous puissions ensuite vivre paisiblement sur le territoire de la république de Tchétchénie et dans la Russie dans son ensemble », a encore ajouté M. Kadyrov.

Comme, d’après les services de renseignement occidentaux, les frappes russes se concentrent surtout sur les groupes rebelles syriens présents dans la région de Lattaquié et d’Alep, les cibles de Daesh « identifiées » par les gens du président tchétchène ne sont pas les plus nombreuses…

En outre, on peut bien se demander les raisons qui ont poussé M. Kadyrov a faire une telle « révélation » si les faits qu’il avance sont avérés, dans les mesure où cela met ses agents infiltrés en danger.

Cependant, en décembre dernier, Daesh diffusa une vidéo montrant l’assassinat d’un Tchétchène présenté comme étant un agent russe. Mais M. Kadyrov avait nié qu’il s’agissait d’un espion.

Quoi qu’il en soit, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a refusé de confirmer les propos de M. Kadyrov. Mais, une source tchétchène a confié à l’agence Interfax que « des Tchétchènes se trouvent dans la zone du conflit sur les territoires de la Syrie et de l’Irak depuis l’apparition de l’EI. » Et de préciser qu’il « s’agit de groupes indépendants de jeunes gens qui ont pour but de lutter contre les organisations terroristes. »

En tout cas, si l’on en croit les services de renseignement de Moscou, une chose est sûre : les ressortissants russes, souvent originaires des républiques caucasiennes, sont environ 2.900 à avoir rejoint les rangs de l’EI ou d’al-Nosra en Syrie.

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