Le Canada va retirer ses avions CF-18 Hornet de la coalition anti-Daesh d’ici la fin du mois

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Conformément à ses promesses électorales faites à l’automne, le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a annoncé, le 8 février, la fin de la participation de son pays aux frappes aériennes effectuées en Irak et en Syrie par la coalition anti-Daesh emmenée par les États-Unis.

Le prédécesseur de M. Trudeau, le conservateur Stephen Harper, avait engagé au sein de la coalition anti-Daesh, en 2014, 6 chasseurs-bombardiers CF-18 Hornet ainsi que des avions de transport (C-130 Hercules et C-177 Globemaster III), de ravitaillement en vol (CC-150 Polaris) et de renseignement (CP-140 Aurora). De même que des militaires des forces spéciales canadiennes auprès des troupes irakiennes et kurdes.

Mais, pour Justin Trudeau, si les frappes aériennes permettent d’obtenir des « avantages militaire sur terrain » à court terme, elles n’assurent en rien « une stabilité pour les populations locales sur le long terme. » Et d’ajouter : « Les populations terrorisées quotidiennement par l’EI n’ont pas besoin de notre vengeance, elles ont besoin de notre aide. » Mais qui parle de vengeance, alors que des précautions sont justement prises pour éviter les dommages collatéraux?

« Le Canada est plus fort, bien plus fort, que la menace représentée par une bande de voyous meurtriers qui terrorise les personnes les plus vulnérables sur terre », a affirmé le Premier ministre canadien, qui a fixé au 22 février prochain le retrait des 6 CF-18 Hornet de la coalition.

Aussi, « sur les trois prochaines années », Ottawa va « investir environ un milliard d’euros en réponse à la crise en Irak et en Syrie mais aussi pour répondre aux conséquences en Jordnaie, au Liban et dans l’ensemble de la région », a précisé Stéphane Dion, le chef de la diplomatie canadienne.

Pour autant, le Canada ne va pas se désengager totalement de la coalition anti-Daesh puisque deux avions Aurora et un ravitailleur Polaris seront maintenus. En outre, le ministre canadien de la Défense, Harjit Sajjan, considérant que les « besoins les plus importants sont maintenant pour une augmentation des capacités de formation et de renseignement », a annoncé qu’Ottawa a l’intention de « tripler le contingent » de ses forces spéciales déployé dans le nord de l’Irak.

Cela étant, et alors que la coalition parle d’intensifier ses actions contre Daesh, les moyens aériens dont elle dispose devrait de plus en plus reposer sur ceux mis en oeuvre par l’aviation américaine. Du moins si les choses restent en l’état.

Certes, l’arrêt de la participation canadienne aux frappes en Irak et en Syrie sera partiellement compensée par l’aviation neérlandaise, qui aura bientôt l’autorisation de participer à des raids contre Daesh en territoire syrien.

Seulement, en juillet prochain, les F-16 neérlandais seront relevés par des appareils belges. Et, pour le moment, la question de frapper l’organisation jihadiste en Syrie « ne se pose pas » à Bruxelles.

En outre, le porte-avions Charles de Gaulle quittera la coalition en mars prochain, après avoir été relevé par un navire américain du même type. La contribution française aux opérations contre Daesh s’en trouvera significativement réduite puisque les 18 Rafale et les 8 Super Étendard du groupe aérien embarqué (Gaé) retrouveront aussi la France, après éventuellement quelques missions de reconnaissance au-dessus de la Libye.

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