La Fédération des anciens de la Légion étrangère ne cautionne pas l’acte du général Piquemal (MàJ)

L’annonce de l’arrestation, à Calais, du général (2) Christian Piquemal, ex-membre de cabinets militaires de trois premiers ministres socialistes (Michel Rocard, Edith Cresson et Pierre Bérégovoy) et ancien commandant de la Légion étrangère (COM.LE), pour avoir joué « le rôle principal » dans une manifestation organisée à l’appel du mouvement des « Européens patriotes contre l’islamisation de l’Occident » (Pegida) et interdite par les autorités, aura mis les réseaux sociaux en ébullition.

Ainsi, sur Facebook, une page de soutien au général Piquemal a réuni près de 40.000 personnes en moins de 48 heures. Pour beaucoup, l’arrestation et la garde à vue de l’ancien COM.LE étaient injustifiée étant donné que, selon eux, les militants d’extrême-gauche du mouvement No Border n’ont pas eu à subir le même traitement (ce qui n’est pas tout à fait exact).

Dans un premier temps, Zone Militaire ne devait pas évoquer cette affaire parce qu’elle n’entre tout simplement pas dans sa ligne éditoriale : le général Piquemal n’est plus en activité et ses engagements politiques ne regardent que lui.

Seulement, sa qualité d’ancien officier de la Légion étrangère a rallumé chez certains journalistes le spectre d’un « putsch » et donné l’idée de convoquer les mânes du général Boulanger, du colonel de la Rocque ou encore celles du « quarteron de généraux en retraite » d’Alger.

Le quotidien Libération n’a en effet pas hésité à qualifier le général Piquemal de « graine de putschiste ». Faut quand même savoir raison garder…

Car, dans un communiqué diffusé ce 8 février, la Fédération des sociétés d’anciens de la Légion étrangère (FSALE) ne cautionne pas l’action du général Piquemal. Loin de là.

« Tous ceux qui ont connu le Général Piquemal en activité, sont désolés de ces événements. Cependant, la FSALE précise que c’est à titre personnel qu’il a agi. Aussi, toute initiative non concertée avec le bureau de la Fédération, serait de nature à transgresser l’article 7 de notre code d’honneur de l’ancien légionnaire : ‘ je m’interdis d’impliquer la Légion étrangère dans toute action politique' », a fait valoir le général (2S) Gausserès, le président de la FSALE.

« Il y va du maintien de la bonne image de la Légion étrangère », a-t-il insisté.

Le général Piquemal devait être jugé en comparaison immédiate ce 8 février. Pour des raisons de santé, son procès a finalement été reporté le 12 mai prochain. Il n’a pas été placé sous contrôle judiciaire.

« C’est un sacré gaillard, pour autant les conditions de garde à vue sont rudes. C’est naturel qu’il cède au bout de 40-45 heures de garde à vue, ce qui devait arriver arriva, le physique a lâché, mais le moral est là et toutes les capacités intellectuelles sont optimales […], on va avoir du temps pour préparer une défense de qualité », a commenté M. Hervé Krych, l’un des avocats du général Piquemal.

MàJ : Après la FSALE, l’Union nationale des parachutistes (UNP), par la voix de son président, le général (2S) Thierry Cambournac, a publié un communiqué allant dans le même sens. Sans se prononcer sur le fond de cette affaire, ce dernier écrit : « Devant les nombreux mails internes à l’Union qui se rapportent à ce sujet, je réitère avec vigueur que l’UNP n’est pas et ne sera pas partie prenante à ces évènements et qu’aucun de ses membres ne peut se prévaloir de son appartenance à l’UNP dans ces circonstances. » Et d’ajouter que, sur ce point, il a recueilli « l’avis du général Cann et du général Chazarain qui l’un et l’autre ont approuvé » sa « ligne directrice » et l’ont » encouragé à faire preuve dans cette question de la plus grande fermeté ».

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