Selon un amiral britannique, la branche libyenne de Daesh pourrait s’attaquer à des navires de croisière

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7 octobre 1985. Ce jour-là, des terroristes du Front de libération de la Palestine embarquent à bord du paquebot Achille Lauro, en prennent le contrôle et menacent d’assassiner des passagers si leurs revendications – notamment la libération de 50 activistes palestiniens – ne sont pas satisfaites. Au final, un seul otage – Leon Klinghoffer, un retraité américain paraplégique – sera tué.

Pour ressortir cette vieille affaire? Parce que le vice-amiral britannique, Clive Johnstone, le patron du Maritime Command de l’Otan, a évoqué l’éventualité d’une attaque d’un navire commercial ou d’un paquebot croisant en Méditerranée par la branche libyenne de l’État islamique (EI ou Daesh), qui contrôle déjà la ville de Syrte, à seulement 350 km de Lampedusa.

La Cruise Lines International Association (CLIA), qui fédère les croisiéristes, a mis en avant, dans les colonnes du quotidien britannique The Telegraph, les mesures de sécurité prises pour éviter le scénario de l’Achille Lauro. Sans en dévoiler le contenu, elle a souligné la présence d’anciens policiers à bord des paquebots, les contrôles stricts avant chaque embarquement ou encore l’habitude des commandants à gérer les situations d’urgence et, bien évidemment, la nécessité d’éviter les zones à risque.

Mais d’après les propos qu’il a tenus la semaine passée (et rapportés par la presse britannique), le vice-amiral Johnstone n’a pas évoqué une prise d’otages géante. Selon lui, la menace serait qu’un paquebot soit touché par des armes « sophistiquées » utilisées par l’EI, qui, a-t-il dit, a l’ambition de mener des opérations maritimes.

Les jihadistes de l’EI ont déjà touché un patrouilleur de la marine égyptienne, l’an passé. Mais apparemment depuis le littoral. Quelques mois plus tôt, un autre navire militaire égyptien avait été la cible d’une attaque « terroriste », selon Le Caire, menée avec des bateaux de pêche.

Un rapport du ministère italien de la Défense avait également évoqué le scénario décrit par le vice-amiral Johnstone. « Des embarcations rapides pourraient attaquer des bateaux de pêche, des navires de croisières et des petits bâtiments de commerce ainsi que les garde-côtes afin de prendre des otages », y était-il écrit, selon le compte-rendu qui en avait été fait par la presse.

La branche libyenne de l’EI a d’ailleurs déjà annoncé ses intentions. En février 2015, dans une vidéo montrant les bourreaux de 21 coptes égyptiens, l’organisation jihadiste avait juré de « remplir » la Méditerranée avec le « sang » des « croisés ».

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