Une station de radio de l’État islamique détruite en Afghanistan (MàJ)

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Un rapport d’un comité d’experts des Nations unies l’avait souligné, en septembre 2015 : « Le nombre de groupes et d’individus qui font ouvertement allégeance à l’État islamique (EI ou Daesh) ou s’en déclarent proches continue d’augmenter dans plusieurs provinces d’Afghanistan ». Et d’estimer qu’environ 10% des insurgés actifs, dominés par le mouvement taleb, avaient franchi le pas.

Mais la déclinaison afghano-pakistanaise de l’EI, appelée « Province de Khorasan », n’a qu’une implantation réduite en Afghanistan, où elle doit faire face à l’hostilité du mouvement taleb afghan, auquel al-Qaïda a fait allégeance. Sa présence est surtout signalée dans la province de Nangarhar, dans l’est du pays.

Récemment, l’organisation jihadiste a communiqué sur ses camps d’entraînement (et d’endoctrinement) en Afghanistan. Deux d’entre-eux portent d’ailleurs les noms de « Cheikh Abu Omar al Baghdadi », le chef de Daesh et « Cheikh Abou Moussab al Zarkaoui », le fondateur de la branche irakienne d’al-Qaïda. Et, a priori, ces installations sont toutes situées dans la province de Nangarhar, frontalière avec le Pakistan.

En mai 2015, le chef de la mission de l’Otan Resolute Support, le général John Campbell, avait également mis en avant les efforts de l’EI pour s’implanter en Afghanistan, en profitant notamment des dissensions entre différentes factions du mouvement taleb. « Si on ne met pas la pression (sur les affiliés de l’EI), avec le temps, cela va continuer à prendre de l’ampleur », avait-il dit.

Depuis, l’on n’avait pas trop entendu parler d’opérations menées spécifiquement contre la « Province de Khorasan ». Du moins jusqu’à ces derniers jours.

Ainsi, le 1er février, il a été rapporté que l’Otan aurait effectué un raid aérien contre une station de radio exploitée par l’EI dans la province de Nangarhar, plus précisément dans le district d’Achin. Mais, plus tard, l’armée afghane, qui vient de recevoir ses premiers avions A-29 Super Tucano grâce à l’aide américaine, en a revendiqué le responsabilité.

« La radio émettait d’un véhicule qui circulait dans la région. Mais, stocké dans la cave d’une maison d’Achin au moment du bombardement de l’armée de l’Air afghane, le matériel de transmission a été détruit », a expliqué, selon l’AFP Dawlat Waziri, un porte-parole de l’armée afghane.

Le porte-parole du gouverneur de la province Nangarhar, Attaulah Khogyani, avait précisé, plus tôt, que ces frappes aériennes avaient été accompagnées par une offensive terrestre des forces afghanes et que 29 jihadistes avaient été tués.

De son côté, l’Otan n’a pas confirmé avoir mené ces frappes mais a seulement fait état de « eux raids antiterroristes dans le district d’Achin », sans en préciser la cible.

Appelée « Da Khilafat Ghag » (la voix du Califat), cette station de radio, qui, bien évidemment, servait la propagande de l’EI, semblait devenir de plus en plus influente auprès des jeunes. Émettant en pachto, et active depuis environ 2 mois, elle appelait à rejoindre les rangs de Daesh et « dénigrait » les militaires afghans, qualifiés de « larbins » des forces étrangères ainsi que les taliban, décrits comme des « espions » du Pakistan.

En outre, rapporte Reuters, un responsable occidental de « haut rang » a estimé que l’aptitude de l’EI à radicaliser des jeunes qui n’ont connu que la guerre depuis qu’ils sont nés est une « menace beaucoup plus grande » que le nombre actuel de ses combattants.

Le ministère afghan de l’Intérieur a indiqué que, depuis un mois, l’Otan et les forces afghanes ont mené environ 20 opérations conjointes contre l’EI dans la province de Nangarhar. Ce qui a été confirmé par le général Wilson Shoffner, le porte-parole de Resolute Support. Ce dernier a précisé que plusieurs frappes ont été effectuées par des drones dans la province de Nangarhar au cours de ces dernières semaines.

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