L’opération Sangaris devrait prendre fin dans le courant de l’année 2016

sangaris-20150604

Lancée le 5 décembre 2013 en Centrafrique, l’opération Sangaris devait durer environ 6 mois. Du moins, c’est ce qui fut avancé à l’époque par Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense. Seulement, les choses se passent rarement comme on les a imaginées…

Du coup, l’opération Sangaris est encore en cours et il a même été nécessaire d’augmenter ses effectifs jusqu’à 2.500 hommes (sur 1.600 prévus) étant donné que la situation sur le terrain, marquée par des affrontements entre milices anti-balaka et les ex-rebelles de la coalition Séléka, était plus compliquée qu’attendu.

Alors qu’un processus de normalisation politique est en cours en Centrafrique, les effectifs militaires français ont été progressivement réduits à mesure que ceux de la Mission des Nations unies (MINUSCA) montaient en puissance, l’opération Sangaris se limitant à un rôle de force d’intervention rapide en cas de dégradation de la situation.

Actuellement, la Centrafrique est en période électorale. Le second tour de l’élection présidentielle, qui opposera deux anciens Premiers ministres, à savoir Anicet Georges Dologuélé et Faustin Archange Touadéra, aura lieu le 14 février. De même que les élections législatives, celles organisées en décembre ayant été annulées en raison d’un trop grand nombre d’irrégularités.

Du coup, une fois ce processus achevé, l’opération Sangaris, qui compte actuellement un peu de 900 militaires (officiel mais sans doute plus élevé compte tenu de la période électorale) n’aura plus de raison d’être.

« L’objectif c’est que l’opération Sangaris en tant que telle, opération militaire, s’arrête », a en effet affirmé M. Le Drian, le 31 janvier, lors de l’émission  le « Grand Jury RTL/LCI/Le Figaro ».

« Je souhaite que cela soit fait au cours de l’année 2016 et qu’il reste sur le territoire de Centrafrique de petites unités comme c’était le cas auparavant », a ajouté le ministre. Soit entre 300 et 400 soldats, comme au temps de l’opération Boali.

Cela étant, dans un entretien  accordé la veille au magazine Challenges, M. Le Drian avait estimé que, « vu l’amélioration de la situation sur place, […] à la fin de l’année, notre objectif est de revenir à un niveau proche de celui de l’avant-crise ». Ce qui sous-entend qu’ il faudrait plutôt miser sur une fin de l’opération Sangaris vers décembre 2016…

Lors de ses voeux aux armées, le 14 janvier, le président Hollande avait annoncé un retrait rapide des militaires français. « En République centrafricaine, la force Sangaris – elle doit en être fière – a contribué à apporter la stabilité après avoir empêcher les massacres. Des élections ont lieu et nous pourrons donc nous désengager maintenant rapidement », avait-il dit.

Par ailleurs, M. Le Drian entend mettre sur pied une mission européenne visant à former les forces armées centrafricaines (FACA), à l’image de celle actuellement en cours au Mali.

« J’ai souhaité – et je pense que j’aurai satisfaction cette semaine – qu’il y ait aussi, comme nous l’avons fait au Mali, une mission de formation de l’UE pour reconstituer l’armée de la République centrafricaine, en faire une véritable armée. J’espère pouvoir obtenir cela de mes collègues dans quelques jours », a indiqué le ministre de la Défense.

L’Union européenne, qui avait envoyé, dans la douleur, une force à Bangui en 2014 (grâce à la participation de la Géorgie, pays qu’elle ne compte pas parmi ses membres), a lancé l’European military advisory mission (EUMAM) RCA en mars 2015, visant à aider les autorités centrafricaines à préparer une réforme de ses forces armées.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]