Berlin envisage d’investir 130 milliards d’euros en 15 ans pour l’équipement de ses forces armées

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Participation à la coalition anti-État islamique avec 6 avions de reconnaissance Tornado ECR et 1 ravitailleur, hausse de l’engagement au Mali, avec l’envoi de 500 hommes supplémentaires, poursuite de l’opération Resolute Support en Afghanistan, avec un plafond d’effectifs relevés à 980 soldats…

N’en jetez plus, la cour est pleine : la Bundeswehr est « à la limite » de ses capacités d’interventions. Du moins, c’est ce qu’avance le social-démocrate Hans-Peter Bartels, le commissaire parlementaire aux forces armées, dans un rapport remis le 26 janvier.

« La troupe est fatiguée. Il manque trop de choses », a avancé M. Bartels, lors de la présentation de son rapport, à Berlin. Et les coupes budgétaires « systématiques » mettent en péril la formation, l’entraînement et les interventions des forces allemandes.

« La Bundeswehr est à un tournant. S’il y a de nouvelles réductions, ça ne peut pas aller », a encore estimé M. Bartels, en citant le mauvais état des casernes ainsi que les nombreuses lacunes au niveau des équipements, notamment les hélicoptères et les avions de combat. D’où la nécessité, selon lui, d’augmenter le budget allemand de la Défense, lequel s’élève à environ 33 milliards d’euros.

Le Parlement allemand a pourtant récemment voté une hausse du budget de la Bundeswehr, le montant de ce dernier devant atteindre les 35 milliards d’euros en 2019. Sauf que, pour Hans Bartels, cet effort est nettement insuffisant.

Et encore, l’Allemagne n’a pas de dissuasion nucléaire à entretenir (ni de porte-avions) et le niveau d’engagement des forces allemandes est loin d’atteindre celui de leurs homologues françaises, qui disposeront d’un budget d’environ 32 milliards d’euros en 2016 ainsi que des effectifs plus étoffés (213.000 militaires en France contre 171.000 outre-Rhin, en 2014)

En outre, s’agissant des équipements, le budget français de la Défense y consacre une dizaine de milliards d’euros chaque annnée tandis que celui de l’Allemagne n’en accorde, au mieux, que 7 milliards.

Ces différences s’expliquent par les très importants frais de fonctionnement de la Bundeswehr, lesquelles dépassent les 24 milliards d’euros (contre 18 milliards pour les forces françaises, soit un écart de plus de 30%).

Sans doute qu’il y aura là une source d’économies potentielles pour financer le plan qu’Ursula von der Leyen, la ministre de la Défense, va soumettre au Bundestag. Il prévoit en effet d’investir 130 milliards d’euros sur 15 ans pour moderniser les équipements des forces allemandes et donner à ces dernières de nouvelles capacités.

Ainsi, le plan de Mme von der Leyen vise à investir 9 milliards d’euros par an pour financer « 1.500 projets », qui vont de l’équipement individuel des fantassins à l’achat de 59 hélicoptères lourds (le choix se ferait entre le CH-53K de Sikorsky et le CH-47F Chinook de Boeing).

A priori, la composante terrestre de la Bundewehr (Heer) devrait être la grande bénéficiaire de ce plan d’investissement. Le nombre de ses chars Leopard 2 devrait passer de 225 à 320 exemplaires, des véhicules blindés supplémentaires, de type Fennek, Boxer et Fuchs, vont être commandés. Même chose pour les obusiers Pzh 2000. La Deutsche Marine disposera de 6 hélicoptères NH-90 NFH en plus.

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