La Turquie ne veut pas de militaires russes à sa frontière avec la Syrie

D’après certaines informations non confirmées à ce stade, des militaires russes auraient été vus à l’aéroport de Qamishli qui, bien que situé dans le nord de la Syrie, en zone kurde, est toujours sous le contrôle de l’armée syrienne.

Aussi, les spéculations vont bon train. L’aviation russe, qui mène des opérations aériennes dans le pays depuis le 30 septembre 2015 (et pour une durée indéterminée), aurait-elle l’intention de s’y établir, alors que Qamishli est située en face de la ville turque de Nusaybin?

Cela étant, évoquant le cas de Qamishli et faisant même état de la présence 200 militaires russes, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a lancé un avertissement à Moscou. « Nous l’avons dit depuis le début : nous ne tolérerons pas de telles formations (de troupes) le long de la zone qui va de la frontière irakienne jusqu’à la Méditerranée », a-t-il déclaré à la presse, ce 22 janvier.

« Nous restons très sensibles à cette question », a encore insisté M. Erdogan, avant de préciser qu’il en parlerait au vice-président américain, Joe Biden, qui doit très bientôt se rendre en Turquie. Ce dernier va-t-il demander aux autorités turques, comme l’a fait, cette semaine, Ashton Carter, le chef du Pentagone, de faire davantage contre l’État islamique (EI ou Daesh), en commençant déjà par mieux surveiller la frontière avec la Syrie?

Cependant, le vice-Premier ministre turc, Tugrul Türkes, a relativisé cette présence éventuelle de militaires russes dans la ville kurde syrienne.

« Nous sommes au fait des agissements de la Russie. Les unités russes à Qamishli ne peuvent constituer une menace pour la Turquie, membre de l’Otan », a-t-il affirmé, lors d’une séance de questions au Parlement.

Seulement, le quotidien Hürriyet a indiqué que les forces turques avaient creusé des tranchées dans une zone proche de Nusaybin. Et le journal d’avancer que des responsables du renseignement militaire russe (GRU) s’étaient rendus à Qamishli.

Depuis qu’un bombardier tactique russe Su-24 Fencer a été abattu par la chasse turque, les relations entre Ankara et Moscou sont très mauvaises. Or, le ministre turc de l’Education, Nabi Avci, a affirmé, au Parlement, que les forces russes envoyées à Qamichli entretiendraient les milices kurdes syriennes… Or, ces dernières sont liées au PKK, le parti des travailleurs du Kurdistan, une organisation turque vigoureusement combattue par Ankara. Affaire à suivre…

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