L’Arabie Saoudite voudrait acquérir « plusieurs centaines » de chars Leclerc

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Les rumeurs vont bon train au sujet des intentions de l’Arabie Saoudite en matière d’achat d’armement. Récemment, il a ainsi été question d’un possible commande de 72 avions de combat Rafale auprès de la France, alors que les forces aériennes du royaume sont déjà dotées d’Eurofighter Typhoon et que Riyad a signé un contrat, en 2011, portant sur la livraison de 84 F-15 par Boeing.

Ce n’est pas la première fois que ce genre de rumeur circule. Mais le contexte géostratégique dans le Golfe arabo-persique (GAP) a évolué au cours de ces derniers mois, avec le retour dans le jeu de l’Iran, suite à l’accord sur son programme nucléaire conclu à Vienne, le 14 juillet 2015, et âprement défendu par l’administration Obama, qui y voit une opportunité de rééquilibrage, en faveur de Téhéran, de la stratégie américaine au Moyen-Orient.

Du coup, la relation de Riyad avec Washington s’est refroidie, alors que, dans le même temps, celle avec Paris s’est réchauffée. Au point de commander 72 avions Rafale? C’est à voir… Mais les Saoudiens ont l’habitude de faire miroiter de juteux contrats pour rester dans les bonnes grâces de leurs partenaires.

Est-ce pour autant le cas de la seconde rumeur qui circule aussi depuis quelques semaines? Cette fois, Riyad aurait l’intention d’acquérir des chars Leclerc, sachant que les militaires saoudiens ont vu à l’oeuvre ceux que les Émirats arabes unis ont engagés au Yémen.

En outre, l’on sait que le royaume saoudien avait eu l’intention de commander entre 600 et 800 exemplaires du char allemand Leopard 2A7+. Seulement, devant les réticences de Berlin pour autoriser une telle vente, il s’était tourné, avait-il été dit, vers le constructeur américain General Dynamics pour un possible contrat portant sur le M1 Abrams.

En tout cas, selon une source du ministère français de la Défense, sollicitée par l’AFP, la piste serait sans doute plus sérieuse qu’on ne le pense, d’autant plus que, pour Riyad, il s’agit de répondre à un besoin opérationnel urgent, intervention au Yémen oblige. « On a entendu parler de cela par Nexter, ce serait une très bonne nouvelle », a-t-elle avancé. « On parle de quantités astronomiques de véhicules (…), plusieurs centaines de chars », a-t-elle ajouté.

Seulement, il y a un os : Nexter, qui s’est rapproché de l’industriel allemand Krauss-Maffei Wegmann (KMW), a fermé ses lignes de production du char Leclerc dans les années 2000. Mais selon la source du ministère de la Défense, le groupe serait prêt à les relancer. Et, en attendant leur remontée en puissance, l’armée de Terre pourrait « prêter », si ce n’est plus, quelques exemplaires à l’Arabie Saoudite. « Probablement qu’on réfléchira avec nos propres matériels à aider cette phase de démarrage », a-t-elle affirmé.

L’armée de Terre a reçu 406 chars Leclerc. Mais tous n’ont pas le même niveau d’équipement. On distingue ainsi ceux de la série S1 (130 exemplaires), lesquels ont été les premiers à entrer en dotation, ceux de la série S-2 (170 unités) et ceux de la série XXI.

En 2008, il a été décidé de mettre les Leclerc de série S1 en vente, sur le marché de l’occasion, 101 exemplaires ayant été retirés du service et stockés. En outre, la Loi de programmation militaire (LPM) 2014-2019 indique que l’armée de Terre disposera de seulement 200 chars lourds « rénovés » à l’horizon 2025, alors qu’elle en compte actuellement 290.

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