Les temps changent : il n’y a plus de crise diplomatique quand des marins occidentaux se font interpeller par la marine iranienne

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En 2007, les relations entre Londres et Téhéran furent houleuses pendant quelques jours après la capture de 15 marins britanniques du HMS Cornwall par les forces navales iraniennes, alors que, officiellement, ils inspectaient un navire marchand dans le Golfe arabo-persique (GAP).

Une version bien évidemment contestée par l’Iran, selon qui les marins de la Royal Navy s’étaient aventurés dans ses eaux territoriales. Le contexte de l’époque était alors marqué par les discussions rudes portant sur les activités nucléaires iraniennes.

Maintenant que l’heure est à la détente, après l’accord sur le nucléaire conclu le 14 juillet 2015, à Vienne, par Téhéran et les groupe 5+1 (les membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU et l’Allemagne), le ton se veut nettement plus mesuré qu’il y a 9 ans pour ce genre d’affaire.

En effet, le 12 janvier, 10 marins américains, embarqués à bord de deux bateaux de navigation fluviale (Riverine command boat or RCB) de type CB-90, ont été interpellés par la composante navale du corps des gardiens de la Révolution iranien (IRGCN) au large de l’île Farsi, alors qu’ils effectuaient une liaison entre le Koweït et Bahreïn, où est implanté l’état-major de la Ve Flotte de l’US Navy.

Ces RCB peuvent naviguer à une vitesse pouvant atteindre les 40 noeuds. Armés par une mitrailleuse de calibre .50 et d’autres armes légères, ils sont en mesure d’embarquer des petites unités d’infanterie ou de forces spéciales. Ils sont utilisés par le Navy Expeditionary Combat Command (NECC).

« Plus tôt dans la journée, nous avons perdu le contact avec deux petits navires militaires qui naviguaient entre le Koweït et Bahreïn », a, relate l’AFP, indiqué un responsable américain, sous couvert d’anonymat. « Nous avons été en contact avec les autorités iraniennes qui nous ont informé que notre personnel était en sécurité », a-t-il ajouté, avant de préciser que Téhéran avait donné l’assurance à Washington que les marins seraient « rapidement autorisés à poursuivre leur voyage ».

Presque immédiatement, le secrétaite d’État américain, John Kerry, a contacté son homologue iranien, Mohammad Javad Zarif, pour évoquer le sort des 10 marins de l’US Navy.

Côté américain, on a avancé l’hypothèse d’une panne pour expliquer la présense des deux RCB dans les eaux iraniennes. « Nous ne savons pas ce qui s’est passé », a en effet affirmé le responsable sollicité par l’AFP, qui a toutefois parlé d’un possible « incident mécanique ».

Cette hypothèse a été confirmée par l’amiral iranien Ali Fadavi, le commandant de l’IRGCN. « Après examen, il s’est avéré que l’entrée des marins américains dans les eaux territoriales iraniennes était due à une panne de leur système de navigation. Le problème est en train d’être réglé », a-t-il expliqué, ce 13 janvier.

Finalement, les 10 marins n’ont pas tardé à être libérés par les gardiens de la Révolution. « Après examen, il s’est avéré que leur entrée dans les eaux territoriales du pays n’était pas intentionnelle. Après avoir présenté des excuses, ils ont été libérés dans les eaux internationales », ont-ils affirmé dans un communiqué.

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