L’Allemagne va commander entre 3 et 5 drones MALE Heron TP armés

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Alors que la France, le Royaume-Uni, l’Italie, les Pays-Bas ont acquis des drones MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance) MQ-9 Reaper du constructeur américain General Atomics et que l’Espagne envisage de le faire, l’Allemagne va prendre tout le monde à contre-pied en commandant entre 3 et 5 appareils de type Heron TP auprès du groupe israélien IAI. L’annonce en a été faite ce 12 janvier par Ursula von der Leyen, la ministre allemande de la Défense.

Pourtant, en septembre 2013, l’amiral Edouard Guillaud, alors chef d’état-major des armées (CEMA), avait indiqué, au cours d’une audition devant les sénateurs de la commission des Affaires étrangères et des Forces armées, que le principe de créer un « club d’utilisateurs » du drone MQ-9 Reaper avec l’Allemagne. Et l’idée d’une « brigade aérienne franco-allemande » autour de cet appareil était même envisagé.

Quoi qu’il en soit, Berlin a donc retenu le drone israélien Heron TP, qui fut, pendant un temps, choisi par la France, qui y renonça finalement avec l’arrivée de Jean-Yves Le Drian au ministère de la Défense.

Cela étant, la décision allemande n’est pas vraiment surprenante dans la mesure où, en mai 2014, Airbus Defence & Space avait signé un accord d’association avec IAI afin de proposer des drones Heron TP à la Bundeswehr. En outre, cette dernière utilise déjà des drones Heron 1, avec lesquelles elle a connu quelques soucis

Deux solutions étaient alors offertes à Berlin : acquérir définitivement ces appareils ou bien les louer dans l’attente de l’arrivée sur le marche du futur drone MALE européen, développé par Airbus, Alenia Aermacchi et Dassault Aviation.

Finalement, Mme von der Leyen a opté pour la « solution transitoire », dans l’attente de la mise au point de l' »Eurodrone ». Au passage, l’ambition de Berlin était de commander 16 drones MALE… Aussi, la cible a été considérablement réduite.

Qui plus est, et cela risque de susciter pas mal de commentaires outre-Rhin, les futurs Heron TP allemands seront armés. C’est « important pour protéger les militaires au cours des opérations à l’étranger », a justifié Mme von der Leyen.

L’état-major allemand s’était en effet dit favorable à armer ses drones MALE. « Je ne peux pas expliquer aux soldats sur le terrain pourquoi, pour des raisons politiques, ils doivent attendre qu’un avion leur fournisse aérien un appui aérien quand un drone peut faire la même chose », avait ainsi plaidé, en 2013, le général Karl Müllner, alors patron de la Luftwaffe.

Dans le détail, le montant du contrat que Berlin s’apprête à signer est d’environ 580 millions d’euros. Les livraisons des appareils s’étaleront jusqu’en 2018.

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