Le renseignement militaire russe a perdu son directeur

gru-20160105« Un commandant expérimenté et compétent, un homme d’un grand courage, un vrai patriote ». C’est avec ces mots que le président Vladimir Poutine a rendu hommage au général Igor Sergoun, le patron de la Direction générale des renseignements  de l’État-Major des forces armées de la Fédération de Russie, autrement dit le fameux GRU (Glavnoe razvedyvatelnoe upravlenie)

En effet, ce dernier, âgé de 58 ans, est décédé subitement le 3 janvier. Et c’est la seule information disponible, les autorités russes n’ayant donné aucune précision sur les circonstances de sa mort. Et cela n’est pas la première fois que ça arrive

Le général Sergoun avait été nommé à la tête du GRU en décembre 2011, en remplacement du général Alexandre Chliakhtourov, qui était resté en poste pendant deux ans alors que les directeurs de ce service de renseignement se caractérisent par leur longévité…

Cela étant, le général Chliakhtourov, de santé fragile selon la rumeur, n’avait pas eu besoin de rester en poste pendant longtemps pour y laisser son empreinte. Sous sa responsabilité, le GRU a été réformé en profondeur suite à la guerre russo-géorgienne d’août 2008, avec  une réduction drastique des effectifs.

Quant au général Sergoun, il a bien évidemment été à la manoeuvre lors de l’annexion de la Crimée, en mars 2014, le GRU y ayant un joué un rôle essentiel avec ses Spetznaz (forces spéciales russes).

D’ailleurs, il figure sur la liste des personnalités sanctionnées par l’Union européenne en raison de sa responsabilité pour « l’activité des agents du GRU dans l’est de l’Ukraine ».

Selon Mark Galeotti, un spécialiste des questions de sécurité russes, le GRU a retrouvé de son prestige sous la direction du général Sergoun. Et le président Poutine, qui l’avait fortement critiqué lors de l’affaire géorgienne alors que lui même est issu d’un service concurrent, le FSB (ex-KGB), le considère désormais comme un sérieux atout.

Les éléments biographiques du général Sergoun sont parcellaires. On sait qu’il s’était engagé dans l’armée en 1973 en qualité d’officier et qu’il avait rejoint le renseignement militaire en 1984, avant de servir comme attaché militaire à Tirana, en Albanie, en 1998.

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