La branche libyenne de Daesh a lancé deux attaques dans une région pétrolière

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La Libye sera très probablement l’un des sujets majeurs de cette année qui commence. Comme en Syrie et en Irak, la branche de l’État islamique (EI ou Daesh) qui s’y est implantée cherche à mettre la main sur les ressources pétrolières du pays, après avoir pris le contrôle de Syrte et d’au moins 200 km du littoral libyen.

Ainsi, ce 4 janvier, l’EI a lancé deux attaques à proximité des importantes installations pétrolières d’al-Sedra et de Ras-Lanouf, lesquelles sont sous le contrôle L’information a été donnée par le colonel Bachir Boudhfira, qui appartient aux forces libyennes loyales au gouvernement reconnu par la communauté internationale et replié à Tobrouk. Pour rappel, un autre gouvernement, soutenu par la milice Fajr Libya, est installé à Tripoli.

« Nous avons été attaqués ce matin par un convoi d’une dizaine de véhicules armés de l’EI à al-Sedra et Ras Lanouf », a ainsi affirmé, auprès de l’AFP, cet officier. Selon lui, l’assaut des jihadistes a été repoussé au pris de deux tués dans les rangs des forces libyennes.

« Ils [les combattants de l’EI] ont ensuite mené une attaque par le sud de la ville de Ras Lanouf mais n’ont pas réussi à y entrer », a ajouté le colonel Boudhfira. D’après un responsable du secteur pétrolier, un réservoir d’une capacité de 420.000 barils a pris feu après avoir été touché par des tirs.

De son côté, la branche libyenne de Daesh a confirmé l’assaut lancé dans la région d’Al-Sedra, affirmant qu’un des siens s’y était fait exploser lors d’une attaque suicide. En outre, les jihadistes ont prétendu avoir pris le contrôle total de la ville côtière de Ben Jawad, située à 145 km à l’est de Syrte. Mais cela n’a pas pu être confirmé pour le moment.

Pour le moment, il n’est pas question d’une intervention militaire occidentale contre la branche libyenne de Daesh, même si, comme l’a récemment souligné Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, lors d’une audition au Sénat, « le danger est proche » car « Syrte est à 350 kilomètres de l’île italienne de Lampedusa ».

En effet, les capitales européennes privilégient la voie politique, avec la formation d’un gouvernement libyen d’union nationale.

« Il y a eu un accord du Conseil de sécurité (de l’Onu), une résolution qui a été prise et qui prévoit un accord politique au cours du mois de janvier. La France fera tout pour que cet accord politique puisse avoir lieu et que la sérénité revienne en Libye », a ainsi rappelé M. Le Drian, le 31 décembre.

Ce n’est qu’après la formation de ce gouvernement que pourront être envisagées certaines mesures, comme par exemple l’envoi d’une mission d’assistance militaire aux forces libyennes.

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