Le Burundi prêt à s’opposer par la force au déploiement d’une force de l’Union africaine

Le Burundi sera sans doute l’un des points chauds à surveiller particulièrement en 2016. En effet, opposants et partisans du président burundais, Pierre Nkurunziza, lui-même à l’origine de la crise politique qui secoue son pays depuis avril, jouent sur les tensions éthniques entre Hutus et Tutsis pour contester ou maintenir le pouvoir en place. Par le passé, cela a déjà donné lieu à d’épouvantables massacres entre les deux communautés.

D’où la crainte de voir un tel scénario se répéter… Notamment au sein de l’Union africaine (UA), dont le Conseil de paix et de sécurité (CPS) a voté, à la mi-décembre, le déploiement, au Burundi, d’une Mission africaine de prévention et de protection(Maprobu), forte de 5.000 soldats et policiers. Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a été sollicité pour qu’il donne son soutien à cette initiative, qui doit avoir l’approbation du Conseil de sécurité pour être lancée.

Seulement, les autorités burundaises ne voient évidemment pas d’un très bon oeil le déploiement éventuel de cette Maprobu… Et le président Nkurunziza s’est montré d’une rare fermeté, lors d’une conférence de presse donnée le 30 décembre.

« Tout le monde doit respecter les frontières du Burundi. Si les troupes (de l’UA) viennent (…), elles auront attaqué le Burundi, et chaque Burundais devra se lever pour les combattre. Le pays sera attaqué et nous les combattrons », a-t-il en effet affirmé.

Jusqu’à présent, le gouvernement burundais avait seulement prévenu qu’il considérerait la Maprobu cimme une « force d’invasion et d’occupation ». Aussi, les propos de M. Nkurunziza sont clairement plus menaçants.

« On ne peut pas envoyer de troupes dans un pays si le Conseil de sécurité des Nations unies ne l’a pas accepté. (Or) la résolution des Nations unies dit que la communauté internationale doit respecter l’indépendance du Burundi, et doit respecter les frontières du Burundi », a encore plaidé le président burundais.

Certes, dans un projet de résolution discuté en novembre, le Conseil de sécurité réaffirme « son ferme attachement à la souveraineté, à l’indépendance politique, à l’intégrité territoriale et à l’unité du Burundi ». Mais il affirme également « l’importance pour l’Organisation des Nations Unies et l’Union africaine de se tenir prêtes à toute éventualité afin d’aider la communauté internationale à réagir face à toute nouvelle dégradation de la situation ».

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