Les militaires français ont formé 1.700 soldats irakiens engagés dans les combats à Ramadi

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La communication du ministère de la Défense met surtout l’accent sur les missions aériennes et navales menées contre Daesh (État islamique ou EI) par les forces françaises engagées en Irak et en Syrie. Mais ce serait oublier que l’opération Chammal vise également à former et à conseiller les militaires irakiens et les combattants kurdes (Peshmergas), via plusieurs détachements d’instruction opérationnelle (DIO) envoyés à Erbil (Kurdistan irakien) et à Bagdad.

Le nombre d’instructeurs français envoyés en Irak n’est d’autant pas connu que certains sont issus des forces spéciales. Cela étant, il a été dit, plus tôt cette année, que 130 militaires issus de la 13e Demi-Brigade de la Légion Étrangère (DBLE) et du 31e Régiment du Génie, avaient été envoyés pour former leurs homologues irakiens de l’Iraqi Counter Terrorism Service (ICTS).

Les domaines dans lesquels ces militaires français ont apporté leur expertise concernent la lutte contre les engins explosifs improvisés (IED) et le combat en zone urbaine (ZURB). Il s’agissait donc de capacités indispensables pour espérer reprendre la ville de Ramadi, tombée aux mains de Daesh en mai dernier. Ce qui a été donc fait il y a quelques jours.

Aussi, l’État-major des armées (EMA) n’a pas manqué de souligner le rôle des instructeurs français auprès des stagiaires de l’ICTS. Au total, ces derniers ont formé 1.700 des 15.000 soldats irakiens formés par la coalition depuis 10 mois.

« Les soldats engagés dans cette opération ont été formés par les forces françaises au sein de l’Iraki Counter Terrorism Service, en particulier dans les domaines de l’instruction au combat en zones urbaines et de la lutte contre les engins explosifs improvisés », affirme-t-il dans son compte-rendu hebdomadaire de l’opération Chammal.

Pour reprendre Ramadi à Daesh, l’appui aérien de la coalition emmenée par les États-Unis a également eu son importance. Surtout quand il a fallu aux soldats de l’ICTS s’emparer du siège du gouvernement de la province d’al-Anbar, jugé stratégique.

Toutefois, tout n’est pas encore définitivement terminé à Ramadi. Et les militaires de l’ICTS ont encore du pain sur la planche, si l’on en croit le capitaine Chance McCraw, des services de renseignement militaires américains.

« Dans le centre de Ramadi, on estime à 400 les membres de Daesh encore présents, et plus à l’est, en direction de Falloudjah, il y en aurait environ 300 », a confié cet officier à des journalistes, ce 30 décembre. Et il reste encore encore à nettoyer le centre-ville des engins explosifs laissés par les jihadistes.

« Nous voyons beaucoup de cadavres de (combattants) de Daesh, tués dans les frappes aériennes sur le complexe », avait expliqué Sabah al-Numan, le porte-parole de l’ICTS, peu avant l’annonce de la reprise de Ramadi par les autorités irakiennes.

Les forces aériennes françaises y ont aussi assumé leur part. Ainsi, l’EMA précise que la « force Chammal a réalisé 49 frappes au profit des troupes au sol » engagées dans la bataille de Ramadi.

Au total, entre le 23 et le 30 décembre, l’aviation française a effectué 83 sorties aériennes en Irak et en Syrie, dont 60 de bombardement en appui aux troupes irakiennes. Et 34 positions de Daesh ont été détruites, dont une lors de deux raids planifiés menés le 24 décembre au soir par des Mirage 2000D/N dans la région d’al-Assad.

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