Le mouvement taleb afghan nie avoir des contacts avec la Russie au sujet de l’État islamique

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Le mouvement taleb afghan n’apprécie pas que l’État islamique (EI ou Daesh) vienne s’implanter sur les territoires qu’il convoite. En juin, celui qui allait devenir (ou qui était déjà) son chef, le mollah Akhtar Mansour, avait dénoncé les ambitions de cette organisation jihadiste rivale en affirmant que « le jihad contre les Américains et leurs alliés devait être mené sous une bannière et une direction uniques ».

Qui plus est, les liens entre les talibans, qu’ils soient afghans ou pakistanais, avec al-Qaïda sont étroits. Ainsi, après la désignation officielle du mollah Mansour à la tête du mouvement taleb afghan, Ayman al-Zawahiri, le chef de l’organisation fondée par Ben Laden, lui avait fait rapidement allégeance.

Alors qu’ils poursuivent leur offensive lancée au printemps dernier, notamment dans le district de Sangin (province du Helmand), le réprésentant spécial russe pour l’Afghanistan, Zamir Kaboulov, a affirmé, la semaine passée, que Moscou entretient des contacts avec les taliban afghans. Et cela, sur le principe « les amis de mes ennemis sont mes amis », qui n’est pas toujours très pertinent, surtout à une époque où la confusion est de mise.

« Les intérêts des taliban coïncident objectivement avec les nôtres », a ainsi affirmé M. Kaboulov à l’agence de presse Interfax, au sujet de Daesh. « J’ai déjà dit auparavant que nous avions des canaux de communication avec les talibans pour échanger des informations », a-t-il ajouté.

« Les talibans d’Afghanistan comme les talibans du Pakistan ont déclaré qu’ils ne reconnaissaient pas al-Baghdadi [ndlr, le chef de Daesh] comme calife, qu’ils ne reconnaissaient pas l’EI (…) et ils portent déjà des coups durs à l’EI », a encore expliqué le responsable russe.

Or, depuis le 30 septembre, l’aviation russe mène des opérations aériennes en Syrie afin de soutenir le régime de Bachar el-Assad, aux prises avec une multitude de groupes rebelles, dont le Front al-Nosra, branche syrienne d’al-Qaïda, organisation « alliée » des taliban afghans.

Quoi qu’il en soit, le ministère russe des Affaires étrangères n’a nullement démenti les propos de M. Kaboulov. « C’est lié à la lutte contre le groupe État islamique », a même avancé Maria Zakharova, une porte-parole. Sauf que, aussi bien les membres de l’EI que les talibans sont considérés comme terroristes en Russie.

Cela étant, ces propos du diplomate russe semblent gêner le mouvement taleb afghan, qui les a fermement démenti via un communiqué publié sur son site Internet.

Nous « n’avons besoin de l’aide de quiconque concernant le soi-disant État islamique. Nous n’avons eu aucun contact, ni aucune discussion avec qui que ce soit à ce sujet », a-t-il affirmé. En outre, il a minimisé la présence de Daesh en Afghanistan, ses combattants, selon lui, n’ayant qu’une « présence dans une petite zone d’une seule des 34 provinces » afghanes. « Ce n’est pas un motif de préoccupation », a-t-il insisté.

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