Les missions méconnues des pilotes réservistes de l’armée de l’Air

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Depuis les attentats commis en janvier et en novembre à Paris, il est désormais question de renforcer significativement la réserve opérationnelle, appelée à former une « garde nationale » afin de contribuer à la défense du territoire national.

Quand on parle de réservistes, on pense tout d’abord à ceux de l’armée de Terre, voire de la Gendarmerie nationale, qui sont les plus nombreux. Or, les autres forces armées en disposent également.

Ainsi, la Marine nationale devrait prochainement compter jusqu’à 7.500 réservistes sous engagement à servir (ESR) afin de lui permettent de disposer d’expertises qu’elle ne détient pas suffisamment, de faire face à une activité accrue et de renforcer temporairement ses effectifs déployés.

L’armée de l’Air s’appuie aussi sur des réservistes opérationnels, qui, pour certains d’entre eux, sont des pilotes. Bien évidemment, il n’est pas question de leur confier un avion de combat ou de transport. Mais, leur rôle, souvent méconnu, n’est pas sans intérêt.

En 2006, il a ainsi été décidé de créer des Sections aériennes de réserve de l’armée de l’Air (SARAA), inspirée des Sections aériennes territoriales (SAT).

Actuellement, 13 unités de ce type sont en activité sur quasiment l’ensemble des bases aériennes. Leurs avions – légers – sont généralement des Cessna ou des DR-400, loués à des aéroclubs conventionnés, à qui il revient d’assurer la maintenance.

Ces SARAA comptent en moyenne 8 pilotes titulaires du brevet militaire de pilote d’avion « Estafette » (BMPE) et de 5 mécaniciens.  Chaque années, ces réservistes sont convoqués 24 jours par an.

Pour devenir pilote d’une SARAA, il faut, selon les cas, être titulaire du Baccalauréat, détenir le BMPE ou la Commecial Pilot Licence (CPL) et avoir au moins 200 heures en tant que commandant de bord inscrits sur le carnet de vol et avoir pratiqué une activité aérienne en aéro-club au cours des 6 derniers mois avant le dépôt de candidature auprès de la sous-chefferie activité aérienne du Commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes (CDAOA). Si cette dernière est acceptée, alors le futur pilote réserviste aura à suivre une formation militaire.

Les missions confiées à ces SARAA sont nombreuses et variées. Ainsi, il est fréquent qu’elles soient sollicitées pour tenir un rôle de plastron lent pour les pilotes de chasse ou d’hélicoptères dans le cadre, pour les seconds, des entraînements liés aux Mesures actives de sûreté aérienne (MASA), ainsi que pour les escadrons de défense sol-air.

« Nous participons aux missions intérieures conduites par le CDAOA en menant des actions au plus près des forces et leurs activités réelles : guet aérien et plastron en vue de la validation de dispositifs particuliers de sûreté aérienne, comme le défilé du 14 juillet », résume, dans les colonnes d’Air Actualités, le capitaine Cyril, de la SARAA d’Avord.

Ces pilotes réservistes peuvent également voler au profit du Centre de formation à l’appui aérien (CFAA), participer à des missions de service public (observation, comme par exemple lors de la mission Hephaistos de lutte contre les feux de forêt) ou à des expérimentations, comme cela a été récemment le cas pour le projet DEMPERE (Démonstrateur de perturbations radar générées par les éoliennes) et le système PRATIC (Programme d’aide à la transmission d’informations chiffrées) destiné au CPA 10.

Enfin, les SARAA ont également la mission de participer au rayonnement de l’armée de l’Air et de renforcer le lien armée-nation. Pour les pilotes réservistes, cela se traduit par des vols d’initiation offerts à des enfants malades ou encore aux jeunes gens voulant obtenir le Brevet d’initiation aéronautique (BIA).

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