Un rapport pointe la faible disponibilité des avions Su-30 MKI et IL-76 Awacs indiens

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Le rapport que le « Comptroller and Auditor General » (CAG, l’équivalent de la Cour des comptes française) vient de remettre au Parlement indien n’y va pas par quatre chemins : le faible taux de disponibilité de certains avions met à mal les capacités opérationnelles de l’Indian Air Force (IAF) en cas de conflit.

D’après le compte-rendu qu’en a fait la presse indienne, aucun problème particulier n’a, a priori, été constaté sur la cinquantaine de Mirage 2000H en service au sein de l’IAF. En revanche, l’audit du CAG a beaucoup à dire sur les avions SU-30 MKI et Il-76 Awacs (airborne warning and control systems) « Maintays »

S’agissant des 3 avions radars, dotés du système israélien Phalcon et commandés en 2004 pour un peu plus d’un milliard de dollars, le CAG estime qu’ils sont sous-utilisés, notamment en raison d’un manque d’entretien. « En outre, avance le rapport, l’efficacité opérationnelle » de ces appareils a été « limitée en raison de l’absence de formation du personnel navigant pour les manoeuvres de ravitaillement en vol » et du manque d’infrastructures adéquates.

Aussi, le CAG a établi qu’il y a une « pénurie de personnel navigant » pour ces appareils, ce qui « peut influer sur les opérations » lors d’hostilités. « Aucun arrangement à long terme n’existe pour la répation et la maintenance » de ces avions, a-t-il relevé.

Quant au Su-30 MKI, qui équipe l’IAF à raison de 210 exemplaires, le constat sur le faible taux de disponibilité est identique. Et cela « en raison du manque de pièces de rechange et de la non-disponibilité des installations de réparation adéquates ».

Selon un responsable de l’IAF cité par Defense News, 115 à 126 Su-30 MKI sont cloués au sol pour réparation et entretien. Bien évidemment, cela joue sur l’entraînement des équipages

Qui plus est, l’on savait que l’entretien des moteurs Saturn AL-31 FP posaient quelques problèmes à la force aérienne indienne. Mais selon le rapport du CAG, les commandes de vol électriques et les systèmes d’alerte radar présenteraient des déficiences.

Un autre point de vigilance soulevé par le rapport concerne les hélicoptères Cheetah/Chetak de l’Army Aviation Corps. De conception ancienne, leur taux de disponibilité peine à atteindre les 40%. Selon un décompte du quotidien Times of India, 30 appareils ont été perdu depuis 2010, ce qui a coûté la vie à 50 personnes.

Cette situation s’explique en grosse partie par la bureaucratie et les procédures d’achat indiennes. Ainsi, l’appel d’offres visant à acquérir 197 hélicoptères légers pour remplacer les Cheetah/Chetak a été annulé à trois reprises, sur fond d’allégations de corruption. Depuis, un accord a été trouvé avec la Russie pour la livraison, d’ici quelques années, de Kamov Ka-226-T, lesquels seront assemblés en Inde. Mais en attendant, l’Army Aviation Corps devra faire avec ses vieux appareils.

Quant aux problèmes de disponibilité des Su-30 MKI, ils sont surtout liés aux difficultés d’approvisionnement en pièces détachées, pourtant garanti, en 2002 par la Russie. Il est désormais question de les fabriquer en Inde, via des co-entreprises indo-russes. Un accord allant dans ce sens pourrait être conclu par le Premier ministre indien lors de son prochain déplacement à Moscou.

Quoi qu’il en soit, pour le Times of India, ce rapport « cinglant » du CAG devrait « réveiller » le système « politico-bureaucratique » ainsi que « les forces armées » pour « entreprendre une planification stratégique à long terme afin de renforcer les capacités militaires de façon systématique et rentable », avec des « décisions prises en temps opportun et un suivi approprié. »

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