SpaceX a réussi à faire revenir une fusée sur Terre

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Hergé l’avait imaginé pour faire voyager Tintin et le capitaine Haddock jusqu’à la Lune. Et la société américaine SpaceX vient de le réaliser, en réussissant, pour la première fois, à faire revenir sur Terre une fusée Falcon 9 dont la mission était de mettre des satellites sur orbite.

Ainsi, à 01h29 GMT, ce 22 décembre, la fusée Falcon 9 a décollé depuis Cap Canaveral, en Floride. Au bout de quelques minutes, le premier étage de l’engin, c’est à dire celui qui lui fournit la puissance au décollage, s’est détaché du second, qui a continué son vol pour placer les satellites en orbite.

Après 11 minutes de vol, à 200 km d’altitude, le premier étage de la fusée a atterri en position verticale et en douceur. Pour cela, il a utilisé trois moteurs de contrôle d’altitude, qui permettent de le ralentir et de contrôler sa trajectoire.

Lors de la phase finale, un seul des moteurs est rallumé et sa poussée est modulée afin de pouvoir faire poser ce premier étage de la fusée verticalement et à vitesse nulle. Pendant ce temps, le second étage a poursuivi sa course et mis 11 satellites de la société Orbcomm sur une orbite basse.

« Je n’arrive pas y croire. (…) Je crois que c’est un moment révolutionnaire. Personne n’avait encore ramené intact sur Terre un lanceur de classe orbitale », a commenté Elon Musk, le PDG de SpaceX (mais aussi du constructeur de voitures électriques Tesla).

En novembre, Blue Origin, entreprise créée par Jeff Bezos, le fondateur d’Amazon.com, avait réussi à faire atterrir sa fusée New Shepard… Mais seulement après un vol suborbital.

Il s’agissait du premier lancement d’une fusée de SpaceX après l’explosion d’un lanceur Falcon 9 peu après son décollage de Cap Canaveral le 28 juin dernier. « Des fois, vous gagnez. Des fois, vous apprenez », a coutume de dire Elon Musk. Visiblement, ses ingénieurs ont beaucoup appris de cet échec…

Quoi qu’il en soit, ce succès va ouvrir de nouveaux horizons dans la mesure où cette technologie devrait permettre de diviser par 10 le coût des lancements spatiaux. Et cela intéressera forcément le Pentagone, qui a de gros besoins en la matière.

D’ailleurs, en mai, SpaceX, qui ravitaille la Station spatiale internationale (ISS) avec ses capsules Dragon dans le cadre d’un contrat obtenu auprès de la Nasa, a été certifié par l’US Air Force pour le lancement de ses satellites, ce qui a ouvert une brèche dans le monopole d’ULA (United Launch Alliance), une co-entreprise de Lockheed-Martin et Boeing qui utilise les lanceurs  Delta II et IV ainsi que les Atlas V, propulsés par des moteurs RD-180 d’origine russe.

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