L’US Air Force va recruter des pilotes de drone parmi son personnel non officier

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Au début de la Seconde Guerre Mondiale, l’Army Air Corps (qui deviendra l’US Air Force) manquait de pilotes alors que les besoins allaient devenir de plus en plus important.

Aussi, en juin 1941, la Public Law 99 autorisa d’élargir le recrutement des pilotes aux militaires du rang de l’Army Air Corps, avec toutefois quelques conditions. Les recrues devaient être âgées de 18 à 22 ans et avoir un diplôme de l’enseignement secondaire et présenter un bon niveau en mathématiques.

Une fois leur formation terminée, ces pilotes rejoignaient les escadrons avec le grade de sergent. L’un d’eux se distingua particulièrement :  William J. Sloan, qui terminera sa carrière avec les galons de lieutenant-colonel, fut le premier « As » de la 12th Air Force, avec 12 victoires confirmées obtenues dans les cieux européens.

Pourquoi évoquer cette épisode? Tout simplement parce que l’US Air Force compte remettre ce programme de recrutement au goût du jour pour trouver des pilotes de drone qui lui font d’autant plus défaut qu’elle a l’intention de pratiquement doubler le nombre de ses escadrons dotés de ce type d’engins.

En effet, l’Air Combat Command (ACC) veut disposer de 17 escadrons de drones (contre 8 actuellement), ce qui signifie un effort massif en matière de recrutement (entre 2.500 et 3.500 personnels).

Or, la spécialité de pilote de drone n’est pas la plus courue outre-Atlantique car elle est perçue comme étant une voie de garage, le rythme opérationnel, élevé, ne permettant pas de préparer les examens afin de monter en grade. À cela s’ajoute un certain manque de reconnaissance par rapport au personnel navigant.

En outre, la formation des opérateurs, quand elle n’est pas entravée par le manque d’instructeurs, connaît un fort taux d’échec. Un rapport de 2013 l’estimait à 33%, soit trois fois plus élevé que pour les « pilotes classiques ». On peut imaginer qu’il y ait une question de motivation là-dessous…

Pour faire face à la pénurie de spécialistes des drones, plusieurs pistes ont été avancées, comme celle consistant à supprimer l’opérateur capteurs (SENSO, pour Sensor Operator) des équipages des MQ-1 Predator et MQ-9 Reaper. Ou encore celle inspirée par le programme de recrutement des années 1940…

Le 17 décembre, Deborah Lee James, la secrétaire à l’US Air Force, a annoncé que la formation de pilote pour le drone MQ-4 Global Hawk serait désormais ouverte aux militaires du rang (Enlisted Airmen).

Le MQ-4 Global Hawk est un drone de surveillance HALE (Haute Altitude Longue Endurance). Appelé à remplacer le vénérable (et toujours très utile avion espion U2), il n’est pas armé. Et c’est ce qui explique cette décision.

Car, pour les MQ-1 Predator et MQ-9 Reaper, qui sont des drones MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance), rien ne change. Du moins pour le moment. Étant donné que ces appareils peuvent être armés, ils resteront exclusivement mis en oeuvre par des officiers.

Cela étant, il n’est pas dit qu’il y ait une évolution à l’avenir… Car rien ne dit que les besoins en équipage de drones MALE soient couverts… Et que l’US Air Force a déjà recours à du personnel d’entreprises privées pour les faire voler.

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