Au risque de froisser Pékin, Washington autorise la vente de frégates à Taïwan

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Après avoir reconnu la République populaire de Chine, les États-Unis ont adopté, en 1979, le Taïwan Relations Act, c’est à dire une loi définissant les relations entre Washington et Taipeh.

Or, pour Pékin, Taïwan fait partie de son territoire, en vertu de sa politique d’une seule Chine. Et le gouvernement chinois fait du  soutien à ce principe un préalable à toutes relations diplomatiques.

Aussi, les choses se compliquent quand il s’agit d’assurer la défense de Taïwan tout en soutenant le principe « d’une seule Chine »…

En 2011, l’administration Obama tenta ainsi de ménager la chèvre et le chou en refusant la vente de F-16 C/D à Taïwan tout en autorisant la modernisation des modèles plus anciens que ses forces aériennes mettent en oeuvre. Résultat : cela ne contenta personne : Pékin protesta, comme à son habitude et Taïpeh dénonça les pression chinoise.

Quoi qu’il en soit, l’administration Obama vient à nouveau d’autoriser la vente à Taïwan de 2 frégates de la classe Oliver Hazard Perry, de conception ancienne.

La liste ne s’arrête pas là puisqu’il est aussi question de 36 véhicules blindés amphibies (AAV) pour 375 millions de dollars, de missiles sol-air MANPADS Stinger, de missiles Javelin, d’un système de liaison de données (TATDLS pour Tactical Data Link System) pour 75 millions et de 13 systèmes MK 15 Phalanx Block 1B pour 416 millions. Au total, la facture s’élève à 1,83 milliard de dollars.

« Cette vente d’armes à Taipeh se fera dans le cadre de la loi sur les Relations avec Taïwan et elle est fondées sur une évaluation des besoins » de l’ex-Formose « en matière de défense », a plaidé  David McKeeby, le porte-parole du bureau des affaires politico-militaires du département d’État.

Ce dernier a par ailleurs rappelé que six administrations américaines différentes ont approuvé des ventes d’armes à Taïwan depuis que Washington a établi des relations diplomatiques avec la Chine communiste, au début des années 1970, tout en soulignant que cela ne remettait pas en cause le principe « d’une seule Chine ».

Seulement, de telles annonces suscitent des réflexes pavloviens à Pékin. Sans attendre, le vice-ministre chinois des Affaires étrangères, Zhang Zeguang,  a convoqué Kaye Lee, chargée d’affaires de l’ambassade des États-Unis à Pékin, pour lui exprimer des « protestations solennelles » et prévenir que les autorités chinoises « prendraient les mesures nécessaires pour protéger ses intérêts nationaux, y compris des sanctions contre les groupes impliqués dans la vente d’armes. »

« Les ventes d’armes à l’île nationaliste [ndlr, Taïwan] attentent gravement aux lois internationales, aux principes régissant les relations entre la Chine et les Etats-Unis et à la souveraineté de la Chine et à ses intérêts en matière de sécurité », a fait valoir le ministère chinois des Affaires étrangères.

Ces nouvelles tensions dans les relations sino-américaines ont lieu alors Pékin revendique sa souveraineté sur quasiment l’ensemble de la mer de Chine méridionale, quitte à froisser ses voisins (dont Taïwan) qui ont, eux aussi, des prétentions à faire valoir dans cette région.

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