Irak : L’Italie va déployer 450 militaires pour protéger le barrage de Mossoul

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Le barrage de Mossoul est stratégique. Étant le plus important du pays, il fournit de l’électricité à plus d’un million de personne dans le nord. À l’été 2014, cet ouvrage a fait l’objet de combats entre Daesh (État islamique ou EI) et les combattants kurdes irakiens (Peshmergas), qui, appuyés par l’aviation américaine, ont réussi à repousser les jihadistes.

Seulement, l’état de ce barrage, situé sur le Tigre, à 50 km seulement en amont de Mossoul, ville conquise par Daesh en juin 2014, est préoccupant. Sans travaux de consolidation, le risque est de le voir céder, ce qui aurait bien évidemment des conséquences désastreuses. En 2007, son directeur d’alors,  Abdulkhalik Thanoon Ayoub, estimait qu’une vague de 5 mètres de haut pouvait submerger certains quartiers de Bagdad.

Aussi, un appel d’offres, lancé par les autorités irakiennes pour effectuer les travaux nécessaires, a récemment été remporté par le groupe italien Trevi, pour un montant de 2 milliards de dollars. Et se pose maintenant le problème de la protection du chantier…

D’où l’annonce faite le 15 décembre par Matteo Renzi, le président du Conseil italien. « L’appel d’offres a été remporté par une société italienne (…) et nous enverrons sur place 450 de nos hommes aux côtés des Américains afin d’aider à le protéger », a-t-il ainsi annoncé lors d’un entretien télévisé.

Le barrage « est au cœur d’une zone dangereuse, à la frontière avec l’EI, il est sérieusement endommagé et risque de s’écrouler », a justifié M. Renzi.

L’enjeu est donc de protéger le chantier mais aussi d’éviter qu’il ne tombe aux mains de Daesh, qui pourrait s’en servir pour provoquer une catastrophe dans le nord de l’Irak, précisément dans les provinces de Ninive, Kirkouk et Salaheddine, voire Bagdad.

Ces 450 militaires italiens seront donc potentiellement exposés à des actions de combat contre l’EI. Pour le moment, l’Esercito (armée de Terre) est impliquée dans une mission de formation au profit des forces irakiennes et des Peshmergas, principalement à Bagdad et à Erbil.

Par ailleurs, la participation italienne [opération « Prima Parthica »] à la coalition anti-Daesh dirigée par les États-Unis s’appuie également sur 4 avions de reconnaissance Tornado ECR, 1 avion ravitailleur KC-767 et 2 drones MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance) MQ-1 Predator. Ces appareils sont basés au Koweït. Pour le moment, l’Aeronautica Militare n’est pas autorisée à effectuer des frappes contre l’EI.

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