Les actes de piraterie ont baissé significativement dans le golfe de Guinée

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Alors que le phénomène de la piraterie maritime tendait à s’éteindre au large des côtés somaliennes et dans l’océan Indien, il prenait de plus en plus d’ampleur dans le golfe de Guinée, où, par ailleurs, la Marine nationale assure la mission Corymbe depuis les années 1990.

Cette région présente plusieurs intérêts stratégiques : traversée par d’importants flux maritimes, susceptibles d’alimenter les trafics en tout genre (drogue, armes, faux médicaments, etc), elle abrite le plus grand gisement de pétrole en haute-mer du monde (24 milliards de barils), ce qui ne va pas sans attiser quelques convoitises et, donc, la hausse des actes de piraterie constatée au cours de ces denières années.

En 2014, le Bureau maritime international (BMI) y avait recensé 41 actes de piraterie. Une donnée à prendre avec précaution étant donné que toutes les attaques dans cette zone ne sont généralement pas toutes signalées.

Cela étant, les pays concernés par ce phénomène ont pris des mesures dès 2013, en mettant en place une stratégie commune, reposant sur la mutualisation des équipements, le partage du renseignement et l’harmonisation des règles de poursuite. Cette démarche a été vivement encouragée et soutenue par la France.

Visiblement, cette approche a produit des effets positifs, d’après le vice-amiral d’escadre Emmanuel de Oliveira, le commandant de la zone maritime Atlantique, de passage à Abidjan, le 14 décembre, à l’occasion d’une escale du Bâtiment de projection et de commandement (BPC) Mistral.

« Il y a une décroissance vraiment sensible entre le 1er semestre et le 2e semestre 2015. On est passé de 2-3 actes par mois au début de l’année à quasiment rien en fin d’année », a-t-il en effet affirmé, lors d’une conférence de presse.

Ainsi, toujours d’après le VAE de Oliveira, le nombre d’actes de piraterie « a été divisé par quatre ». Et « nous sommes sur la bonne route », a-t-il continué. « Depuis qu’il y a eu une élection présidentuelle au Nigeria (avec la victoire, en mai, de Muhammadu Buhari sur le sortant, Goodluck Jonathan), la piraterie a quand même beaucoup diminué » a-t-il estimé.

Le préfet de l’Atlantique a également souligné le fait que « les marines riveraines coopèrent beaucoup mieux dans l’échange de renseignements et le suivi des bateaux pirates, et c’est grâce à cela que nous avons réussi à maîtriser le phénomène pour l’instant ».

Cela étant, le VAE de Oliveira fait la distinction entre brigandage (qui se fait dans les eaux territoriales) et la piraterie (qui concerne la haute-mer).

Là, le constat est plus nuancé puisque, a-t-il dit, il « subsiste encore des affaires de brigandage, principalement au Nigeria ». La pêche illégale reste également un problème, a-t-il aussi souligné. Le fait est : il est estimé que cette pratique coûte 350 millions de dollars par an aux États riverains.

Quant au BPC Mistral, qui a multiplié les échanges avec les forces navales régionales dans le cadre de l’opération Corymbe, il participera, entre le 18 et le 21 décembre, à un « grand » exercice amphibie avec les forces françaises et ivoiriennes.

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