Si Bagdad le demande, Washington engagera des hélicoptères d’attaque à Ramadi

apache-20151209

Alors que les Forces de sécurité irakiennes (FSI) sont en train de consolider leurs positions dans le quartier Tamim qu’elles viennent de reprendre à Daesh (État islamique ou EI), à Ramadi, le secrétaire américain à la Défense, Ashton Carter, a proposé à Bagdad de les appuyer avec des hélicoptères d’attaque.

« Les Etats-Unis sont prêts à aider l’armée irakienne avec des moyens additionnels pour l’aider à finir le travail à Ramadi, y compris des hélicoptères d’attaque et des conseillers militaires accompagnant les forces irakiennes, si le Premier ministre irakien le demande », a ainsi affirmé M. Carter, ce 9 décembre, lors d’une audition devant le comité des Forces armées du Sénat américain.

L’emploi d’hélicoptères d’attaque, comme le AH-64 Apache, permettrait de fournir un appui-feu aux FSI qui auront à évoluer dans un environnement urbain, ce qui complique la tâche des avions de combat et augmente le risque de dommages collatéraux.

Par ailleurs, M. Carter a lancé un appel à la communauté internationale pour intensifier encore les efforts contre Daesh. « Nous devons tous en faire plus », a-t-il dit, avant de préciser qu’il avait « personnellement joint quelque 40 pays dans le monde pour leur demander de contribuer, et dans de nombreux cas, pour améliorer le combat contre le groupe État islamique ».

Ainsi, le chef du Pentagone a indiqué avoir demandé aux pays qu’il a sollicités davantage de forces spéciales, d’avions de reconnaissance et d’attaque ainsi que des armes et des munitions.

En outre, M. Carter a estimé que la Turquie devait en faire plus pour contrôler sa frontière, « souvent poreuse ». « Et j’aimerais que les nations sunnites arabes en fassent plus », a-t-il ajouté.

Enfin, le responsable américain a critiqué l’intervention russe en Syrie. « Il est temps (…) que la Russie passe du bon côté dans la guerre (…) en concentrant ses frappes sur le groupe État islamique et non sur les forces d’opposition », a-t-il dit.

À ce sujet, le Premier ministre turc, Ahmet Davutoglu, n’a pas fait dans la demi-mesure en accusant la Russie de tentative de « nettoyage éthnique » dans le nord de la Syrie.

« La Russie est en train d’essayer de faire du nettoyage ethnique dans la région de Lattaquié pour forcer (à partir) toutes les populations arabes sunnites et turkmènes qui n’ont pas de bonnes relations avec le régime de Damas », a lancé M. Davutoglu, dont le pays soutient la communauté turkmène de Syrie/

« Les Russes veulent nettoyer ethniquement cette zone pour assurer la protection des bases du régime (syrien) et russes de Lattaquié et Tartous », a continué le chef du gouvernement turc. « Ils ne veulent voir aucun arabe sunnite ou Turkmène dans cette partie de la Syrie. C’est leur but, a-t-il insisté.

« Leur combat n’est pas contre Daech, ils bombardent Azaz (au nord-ouest d’Alep) pour affaiblir l’opposition, qui elle affronte Daesh. En d’autres termes, ils (les Russes) sont en train de renforcer Daech », a encore accusé M. Davutoglu.

Depuis l’affaire du bombardier tactique russe Su-24 Fencer abattu par l’aviation de chasse turque, Moscou et Ankara traversent une grave crise diplomatique, laquelle se traduit par des déclarations parfois tonitruantes.

Ainsi, quelques jours après avoir accusé son homologue turc, Tayyep Recip Erdogan, d’être impliqué dans le trafic du pétrole exploité par Daesh, le président russe, Vladimir Poutine s’est livré à une nouvelle charge contre la Turquie, à l’occasion de l’annonce de son intention de faire « déchiffrer » la boîte noire du Su-24 abattu par des experts britanniques.

Ainsi, les résultats obtenus par l’analyse de cet enregistreur, retrouvé dans un secteur reconquis récemment par les forces syriennes, ne changera pas les sentiments de Moscou à l’égard d’Ankara.

« Ce que nous apprendrons ne changera pas notre attitude concernant ce qu’ont fait les autorités turques. (…) Nous avions l’habitude de traiter la Turquie non seulement comme notre amie, mais aussi comme notre alliée dans la lutte contre le terrorisme, et personne ne s’attendait à ce coup bas, ce coup de traître dans le dos », a affirmé le président russe.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]