Les forces irakiennes sont sur la bonne voie pour reprendre Ramadi à Daesh

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Après avoir perdu Baïji et Sinjar, l’État islamique (EI ou Daesh) est désormais en grosse difficulté à Ramadi, ville dont il avait pris le contrôle, sans coup férir, en mai dernier.

En effet, les forces de sécurité irakienne (FSI) appuyées par les chasseurs-bombardiers de la coalition internationale emmenée par les États-Unis, ont réussi, le 8 décembre, à s’emparer du quartier clé de Tamim, situé au sud-ouest de la capitale de la province d’al-Anbar.

« Aujourd’hui [ndlr, 08/12], nos forces ont complètement libéré le secteur de Tamim après une bataille féroce contre les combattants de Daech », a ainsi affirmé Sabah al-Nomane, le porte-parole des services de lutte antiterroriste irakiens.

Pour le général Yahya Rasool, porte-parole du commandement des opérations conjointes, la prise de Tamin « va beaucoup nous aider pour accélérer la reconquête de la totalité de la ville de Ramadi ». Le chef de la police de la province d’al-Anbar, le général Hadi al-Irzayij, a même affiché un certain optimisme. « Les forces irakiennes sont proches d’entrer dans le centre de la ville », a-t-il dit.

Avant d’en arriver à la reconquête de Tamin, les FSI ont cherché et réussi à encercler Ramadi afin d’empêcher les jihadistes de recevoir des renforts et d’amoindrir leurs capacités d’approvisionnement en provenace de Falloujah.

L’un des objectifs aura par conséquent été de leur interdire l’accès au pont Palestine, qui enjambe l’Euphrate, ce fleuve étant utilisé par Daesh « comme une autoroute pour rapprovisionner le centre de Ramadi », selon les explications du colonel Steven Warren, le porte-parole de la coalition.

Cela étant, l’assaut final pour reprendre totalement Ramadi n’est sans doute pas pour bientôt. Les FSI doivent d’abord désamorcer de nombreux engins explosifs laissés par les jihadistes dans le quartier de Tamim avant de songer de passer à la phase suivante.

Puis « il leur faudra pour cela traverser le bras du fleuve Euphrate qui sépare Tamin d’un autre quartier encore tenu par l’EI. La reprise de Ramadi sera un atout important pour la reconquête d’autres territoires dans la vallée de l’Euphrate », a commenté le colonel Warren, le 8 décembre.

Qui plus est, les jihadistes, qui seraient entre 600 et 1.000, ont eu largement le temps de préparer leurs défenses. « À Ramadi, ils ont disposé les mines en cercles de défense concentriques. C’est difficile de passer au travers, nous entraînons les forces irakiennes à cela », a indiqué le colonel Warren, dont les propos ont été repris par le quotidien Le Monde.

Quoi qu’il en soit, la reconquête de Ramadi est un objectif majeur pour le gouvernement irakien et ses forces armées, lesquelles furent critiquées pour avoir abandonné cette ville à Daesh. Un autre enjeu est de pouvoir démontrer que le pouvoir central n’a pas nécessairement besoin des milices chiites armées par Téhéran.

Ces dernières ne participent d’ailleurs pas aux opérations en cours, dans la mesure où leur présence, dans une province majoritairement sunnite, aurait été mal perçue par la population locale et que la coalition internationale s’est attachée à les tenir à l’écart des zones où elle intervient.

Photo : vue aérienne de Ramadi

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