Une base navale chinoise à Djibouti d’ici fin 2017

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En marge du sommet sino-africain de Johannesbourg (Afrique du Sud), au cours duquel Pékin a annoncé 60 milliards de dollars d’investissements en Afrique, le ministre djiboutien des Affaires étrangères, Mahamoud Ali Youssouf, a annoncé que les négociations portant sur l’installation d’une base navale « logistique » chinoise dans son pays étaient terminées.

« Il y a une base navale américaine à Djibouti, française, italienne… L’esprit du monde bipolaire est terminé. Aujourd’hui, nous vivons dans un monde globalisé, où les menaces sont les mêmes », a fait valoir le ministre djiboutien, rapporte RFI.

Ce dernier a également précisé que cette base aura « pour objectifs la lutte contre la piraterie, la sécurisation du détroit de Bab el-Mandeb », par où passe l’une des routes maritimes les plus fréquentées du monde, et surtout la « sécurisation des navires chinois qui transitent par ce détroit ».

« Depuis quelques années, avec l’instabilité en Somalie, cette région est devenue un point de repère pour tous les pirates et tous les mouvements terroristes comme les Shebabs qui ont déclaré leur allégeance à l’État islamique », a encore ajouté Mahamoud Ali Youssouf.

Sauf que sur ce dernier point, le ministre est allé un peu vite en besogne : Muhammad Abu Abdalla, l’ex-bras droit du chef des Shebabs somaliens, Ahmed Abdi « Godane », tué par une frappe américaine en septembre 2014, a menacé d’égorger tout combattant qui aurait la tentation de rallier l’EI. « C’est une décision collective : quiconque veut adhérer à un autre groupe islamique doit quitter le pays et les rejoindre là où ils se trouvent », a-t-il menacé, fin novembre.

Quoi qu’il en soit, située vraisemblablement sur l’un des quais du nouveau port de Djibouti, cette future base navale chinoise sera la première du genre à l’étranger. Et il se pourrait qu’elle ne soit pas la dernière, étant donné que Pékin met en oeuvre une stratégie dite du « collier de perles », dont le but principal est de garantir la sécurité de ses voies d’approvisionnement maritimes tout en s’assurant d’une certaine liberté d’action militaire.

Pour rappel, c’est à la France que revient la défense de la République de Djibouti, en vertu d’accords récemment revus. Les États-Unis y ont installé une importante base (au camp Lemonnier), à partir de laquelle ils mènent des opérations en Somalie et au Yémen.

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