Les députés allemands autorisent un engagement militaire accru contre Daesh

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La résolution 2249, adoptée à l’unanimité le 20 novembre dernier par le Conseil de sécurité des Nations unies, aura probablement servi à lever quelques doutes chez certains parlementaires de pays européens, a priori réticents à une intervention militaire contre l’organisation État islamique (EI ou Daesh).

Pour rappel, cette résolution demande aux « États qui en sont capables de prendre toutes les mesures nécessaires, en conformité avec les lois internationales, et en particulier avec la charte de l’ONU (…) sur le territoire contrôlé par l’EI en Syrie et en Irak » afin notamment de « prévenir et de mettre un terme aux actes de terrorisme commis en particulier (…) par Daesh  ainsi que par le Front al-Nosra ».

Généralement réservée quand il s’agit d’intervenir militairement à l’extérieur de ses frontières, l’Allemagne va donc accroître sa participation aux opérations menées contre Daesh. Jusqu’à présent, cette dernière consistait à mener des missions de conseil auprès des combattants kurdes irakiens et à leur livrer des armes.

Ainsi, ce 4 décembre, le Bundestag, la chambre basse du Parlement allemand, a largement approuvé, par 445 voix contre 145, l’engagement de 6 avions de reconnaissance Tornado ECR, d’une frégate et d’un avion ravitailleur A-310 MRTT au sein de la coalition anti-Daesh coordonnée par les États-Unis. Cette mission, dont le coût est estimé à 138 millions d’euros, mobilisera jusqu’à 1.200 militaires, ce qui en fera la plus importante, à l’étranger, de la Bundeswehr.

Les 6 Tornados ECR du Taktisches Luftwaffengeschwader 51 « Immelmann » seront basés à Incirlik, en Turquie, où ils rejoindront les A-10 Warthog et autres F-15 de l’US Air Force. Des officiers allemands seront intégrés, dans le même temps, au Combined Air and Space Operations Center (CAOC) d’al-Udeid, au Qatar. Ils devraient veiller à ce que les renseignements obtenus par la Luftwaffe ne soient pas utilisés par la Turquie contre les Kurdes.

Une crainte relevée par Der Spiegel, pour qui « il serait tout à fait possible pour la Turquie d’identifier des objectifs kurdes en examinant les photos » prises lors des missions de reconnaissance allemandes. Et l’hebdomadaire de souligner : « Ce dilemne montre à nouveau comment est compliqué le travail en coalition, dont les membres poursuivent leurs propres intérêts sous le couvert de la guerre contre le terrorisme ».

Il y aura moins de problème pour la frégate de type F-122 « Augsburg » [photo], à vocation anti-sous-marine, puisqu’elle intégrera le groupe aéronaval constitué autour du porte-avions Charles de Gaulle.

D’une longueur de 130 mètres pour un déplacement de 3.800 tonnes, la frégate Augsburg est armée de 8 missiles navires Harpoon, d’un système surface-air Sea Sparrow, d’un canon de 76 mm, de quatre tubes lance-torpilles et de deux hélicoptères Lynx.

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