Méditerranée : Premier bilan de l’opération européenne Sophia
Le 8 octobre dernier, la seconde phase de l’opération européenne Sophia (anciennement appelée EUNAVFOR MED) était lancée, suite à une première étape ayant consisté à collecter du renseignement sur les réseaux de passeurs de migrants établis notamment sur les côtes libyennes.
Concrètement, les forces navales européennes ont désormais l’autorisation d’arraisonner, voire de « neutraliser » les embarcations utilisées dans les eaux internationales par les trafiquants et d’interpeller ces derniers afin de les remettre aux autorités italiennes.
Le commandant de cette opération, le vice-amiral italien Enrico Credendino, a donné un premier bilan de l’action des forces navales européennes. Ainsi, a-t-il indiqué, depuis Bruxelles, « au 2 décembre, plus de 5.700 migrants ont été secourus »
« Notre action a contribué à l’arrestation de 43 passeurs présumés, et nous avons empêché 46 bateaux de pouvoir être réutilisés par les passeurs » au cours des « huit dernières semaines », a poursuivi le vice-amiral Credendino.
« Depuis le début de l’opération, nous avons observé une réduction du flux de migrants en provenance des côtes libyennes », a encore expliqué l’officier italien.
Le fait est, entre juin et août, le flux moyen de migrants arrivés en Italie était de 760 par jour environ, puis de 530 en septembre et de 290 en octobre, pour tomber à une centaine le mois dernier.
Selon le vice-amiral Credendino, l’opération Sophia aurait un « effet dissuasif » sur les passeurs.
Une autre raison est l’efficacité des autorités égyptiennes, qui ont augmenté le contrôles de leurs côtes. Enfin, une troisième est liée à l’existence d’une autre route – passant par les Balkans et moins dangereuse – empruntée par les migrants pour rejoindre l’Europe.
Selon un bilan de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 3.500 migrants sont morts ou portés disparus en Méditerranée au cours de cette année.
Cependant, alors que les départs depuis l’autre rive de la Méditerranée se font plus rares, la marine italienne a indiqué que 1.800 migrants avaient été secourus, dans la matinée de ce 3 décembre.
Ces migrants étaient à bord de 9 embarcations de fortune. Ils ont été assistés par des navires de marine et des gardes-côtes italiens ainsi que par des bâtiments de l’opération Sophia et un bateau de l’ONG « Médecins sans frontières ».
